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L'armée malienne a entamé lundi son déploiement vers Kidal (nord du Mali) afin de reprendre le contrôle de cette ville symbole qui échappe de longue date à l'autorité de l'Etat malien, a indiqué le président Ibrahim Boubacar Keita.

L'arm&eacute;e malienne "est aujourd'hui, au moment o&ugrave; nous nous parlons, en mouvement vers Kidal, et je crois que c'est une tr&egrave;s bonne chose", a d&eacute;clar&eacute; le pr&eacute;sident malien dans un entretien avec France 24 et Radio France Internationale.
Dans un contexte de grave d&eacute;t&eacute;rioration s&eacute;curitaire au Mali et au Sahel, le retour de l'arm&eacute;e nationale &agrave; Kidal, aujourd'hui sous le contr&ocirc;le d'ex-rebelles touareg, est anticip&eacute; comme une affirmation forte d'un r&eacute;tablissement de l'autorit&eacute; de l'Etat malien, qui ne s'exerce plus sur de larges pans du territoire.
Human Rights Watch a appel&eacute; lundi Bamako &agrave; mettre fin &agrave; la quasi impunit&eacute; des groupes arm&eacute;s islamistes et d'autod&eacute;fense communautaires, responsables l'an dernier d'un nombre record d'atrocit&eacute;s qui ont co&ucirc;t&eacute; la vie &agrave; plus de 450 civils dans le centre du Mali.
Le d&eacute;tachement devrait entrer dans Kidal vendredi, a ajout&eacute; le pr&eacute;sident malien, le temps de rallier la ville par la piste &agrave; partir de Gao, &agrave; environ 200 km plus au sud.
M. Ke&iuml;ta a cependant soulign&eacute; que le trajet &eacute;tait dangereux, dans un pays o&ugrave; les forces arm&eacute;es sont constamment la cible d'attaques jihadistes.
"Il est donc normal que l'&eacute;tat-major, et que les parties en pr&eacute;sence, les forces maliennes et les forces alli&eacute;es, jouent de prudence", a-t-il dit.Mais vendredi, "en principe", le retour de l'arm&eacute;e malienne &agrave; Kidal "devrait &ecirc;tre une r&eacute;alit&eacute;", a-t-il d&eacute;clar&eacute;.
Ce sont environ 200 hommes qui se sont mis en route pour Kidal &agrave; bord de quelques dizaines de v&eacute;hicules, a dit un officier malien sous le couvert de l'anonymat.
L'op&eacute;ration b&eacute;n&eacute;ficie du soutien de la mission de l'ONU au Mali (Minusma) et de Barkhane, la force antijihadiste fran&ccedil;aise au Sahel, a dit un membre du commandement malien, &eacute;galement sous le couvert de l'anonymat.
- Avant Tombouctou et Gao -

Le retour de l'arm&eacute;e malienne &agrave; Kidal est consid&eacute;r&eacute; comme d&eacute;terminant pour la mise en oeuvre de l'accord de paix d'Alger de 2015.&nbsp;
L'application de cet accord passe pour un facteur primordial d'une sortie de crise au Mali, confront&eacute; depuis 2012 aux insurrections ind&eacute;pendantistes, salafistes et jihadistes et aux violences intercommunautaires qui ont fait des milliers de morts.&nbsp;
Malgr&eacute; la pr&eacute;sence de bases fran&ccedil;aises et des forces onusiennes, Kidal est sous le contr&ocirc;le d'ex-rebelles s&eacute;paratistes touareg qui se sont soulev&eacute;s contre le pouvoir central en 2012 avant de signer un accord de paix &agrave; Alger trois ans plus tard.
La mise en oeuvre de l'accord pi&eacute;tine et le sort de Kidal est une source de fortes crispations.Les voisins du Mali y soup&ccedil;onnent ou y d&eacute;noncent des alliances entre s&eacute;paratistes et jihadistes.Pour eux, Kidal a servi de base arri&egrave;re aux attaques jihadistes.
Kidal donne aussi lieu &agrave; des accusations contre la responsabilit&eacute; imput&eacute;e &agrave; la France - de par ses liens pr&eacute;sum&eacute;s avec les rebelles touareg - dans la situation particuli&egrave;re de la ville.
Des mises en cause que Paris r&eacute;fute mais qui nourrissent certains discours contre la pr&eacute;sence militaire fran&ccedil;aise au Mali.
Symboliquement, ce sont des unit&eacute;s dites "reconstitu&eacute;es" de l'arm&eacute;e malienne qui retournent &agrave; Kidal.Ces unit&eacute;s comprennent d'anciens rebelles int&eacute;gr&eacute;s dans l'arm&eacute;e conform&eacute;ment &agrave; l'accord d'Alger.
Le retour de l'arm&eacute;e malienne &agrave; Kidal est cens&eacute; pr&eacute;luder au d&eacute;ploiement d'autres unit&eacute;s "reconstitu&eacute;es" &agrave; M&eacute;naka, Gao et Tombouctou.

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