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Les Tchadiens ont voté dimanche à la présidentielle où le maréchal-président Idriss Déby Itno brigue un 6e mandat qu'il est assuré de remporter face à six candidats sans envergure, après avoir écarté les rares ténors d'une opposition divisée.

Le v&eacute;ritable enjeu de ce scrutin reste la participation des quelque 7,3 millions d'&eacute;lecteurs, sur 15 millions d'habitants.Les deux camps crient d&eacute;j&agrave; victoire: l'opposition la plus dure, qui consid&egrave;re que son appel au boycott du scrutin a &eacute;t&eacute; suivi, et le pouvoir, qui assure que les Tchadiens se sont massivement d&eacute;plac&eacute;s pour voter.
Un bureau de vote &agrave; Mardjadanfac, un quartier pro-D&eacute;by de la capitale, vient de fermer et les bulletins de vote sont d&eacute;pouill&eacute;s.Quelque 141 personnes ont vot&eacute;, sur les 393 inscrits, et ont donn&eacute; une majorit&eacute; &eacute;crasante &agrave; M. D&eacute;by, candidat du Mouvement patriotique du salut (MPS), a constat&eacute; un journaliste de l'AFP.
Le vote s'est d&eacute;roul&eacute; dans le calme &agrave; N'Djamena et dans le reste du pays, &agrave; l'exception d'une urne qui a &eacute;t&eacute; br&ucirc;l&eacute;e dans un arrondissement de la capitale par un groupe d'individus, a rapport&eacute; &agrave; l'AFP la pr&eacute;sidente du bureau de vote.
Au pouvoir depuis 30 ans, le chef de l'Etat a vot&eacute; dans la matin&eacute;e devant une nu&eacute;e de journalistes, de militaires et de policiers en armes, et a appel&eacute; la population &agrave; faire de m&ecirc;me.
"Je vote pour le mar&eacute;chal car gr&acirc;ce &agrave; lui, je suis libre de me promener o&ugrave; je veux", d&eacute;clare Bernadette, une jeune commer&ccedil;ante.
Le mar&eacute;chal D&eacute;by a fait largement campagne sur la "paix et la s&eacute;curit&eacute;" dont il dit &ecirc;tre l'artisan, dans son pays mais aussi dans une r&eacute;gion tourment&eacute;e: le Tchad, enclav&eacute; entre la Libye, le Soudan, la Centrafrique entre autres, est un contributeur de poids au combat contre les jihadistes au Sahel, en projetant des troupes aguerries jusqu'au Mali et parfois au Nigeria.&nbsp;
Mais le bilan &eacute;conomique est peu reluisant.Le Tchad est class&eacute; au 187e rang sur 189 selon l'Indice de D&eacute;veloppement Humain du programme de l'ONU en 2020.En 2018, 42% de la population vivait sous le seuil de pauvret&eacute;, selon la Banque mondiale.

- Six candidats face &agrave; D&eacute;by -

Dans le quartier Moursal, r&eacute;put&eacute; plut&ocirc;t anti-D&eacute;by, au sud de N'Djamena, assez peu d'&eacute;lecteurs devant les bureaux et des urnes pratiquement vides.&nbsp;
Un peu plus loin, les urnes sont mieux remplies mais sans file d'attente.Sur 241 inscrits, 18 avaient vot&eacute; &agrave; 11H00, montre un assesseur sur sa liste d'&eacute;margement.&nbsp;
Sept jeunes sont rassembl&eacute;s devant une borne de loterie nationale."Je ne vote pas, je n'ai pas de candidat, on veut le changement, nos enfants ne vont pas &agrave; l'&eacute;cole car les professeurs ne sont pas pay&eacute;s alors qu'on a pay&eacute; pour les inscrire", s'&eacute;nerve Mugabe, moto-taxi qui dit gagner p&eacute;niblement entre 3 et 5 euros par jour."Que l'on vote ou non, D&eacute;by va rester au pouvoir, donc &ccedil;a sert &agrave; rien".&nbsp;
En milieu d'apr&egrave;s-midi, dans la dizaine de bureaux de vote o&ugrave; s'est rendu un journaliste de l'AFP, il n'y avait pas un seul &eacute;lecteur.
A N'Djamena, les rues &eacute;taient quasi vides, avec un important d&eacute;ploiement de policiers et de militaires quadrillant la ville.
La majorit&eacute; des habitants semblent se d&eacute;sint&eacute;resser d'un scrutin "jou&eacute; d'avance" et tentent p&eacute;niblement de joindre les deux bouts, entre deux coupures d'eau et d'&eacute;lectricit&eacute;, parfois plusieurs jours d'affil&eacute;e.
Depuis plusieurs mois, le r&eacute;gime interdit syst&eacute;matiquement les "marches pacifiques pour l'alternance" que tentent d'organiser les partis d'opposition les plus virulents.Et la redoutable police anti-&eacute;meute disperse chaque d&eacute;but de rassemblement, qui n'attire que quelques dizaines de t&eacute;m&eacute;raires.
La Cour supr&ecirc;me a invalid&eacute; les candidatures de sept des 16 pr&eacute;tendants.&nbsp;Puis trois candidats, dont le rival "historique" Saleh Kebzabo, se sont retir&eacute;s pour protester contre les violences et ont appel&eacute; au boycott, mais la Cour a maintenu leurs noms sur les bulletins de vote qui affichent donc 10 candidats.
Six seulement d&eacute;fient effectivement le pr&eacute;sident: F&eacute;lix Nialb&eacute; Romadoumngar, Albert Pahimi Padack&eacute;, Th&eacute;ophile Yombombe Madjitoloum, Baltazar Aladoum Djarma, Brice Mba&iuml;mon Guedmbaye et, premi&egrave;re femme candidate de l'histoire du Tchad, Lydie Beassemda.
Des soldats d'&eacute;lite aux b&eacute;rets rouges de la Garde r&eacute;publicaine, la garde pr&eacute;torienne du r&eacute;gime, &eacute;taient positionn&eacute;s depuis samedi massivement aux endroits les plus sensibles.Des policiers et militaires &eacute;taient stationn&eacute;s pr&egrave;s des si&egrave;ges des partis appelant au boycott.
Les r&eacute;sultats provisoires sont pr&eacute;vus le 25 avril, et les r&eacute;sultats d&eacute;finitifs le 15 mai.&nbsp;
"La seule chose qui compte aux yeux de D&eacute;by, c'est de l'emporter d&egrave;s le premier tour avec une participation importante, pour qu'on ne lui objecte pas qu'il a &eacute;t&eacute; mal &eacute;lu", r&eacute;sume un diplomate sous couvert d'anonymat.

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