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Les tribunaux d'exception en place pour le Mondial frappent vite et fort

LE CAP (AFP) Petits larcins, en majorité commis par des étrangers, dominent le rôle des tribunaux d'exception mis en place pour la Coupe du monde de football en Afrique du Sud, qui délivrent une justice rapide et sans pitié."Notre objectif est de refermer les dossiers le plus vite possible", explique le procureur David Jacobs, affecté au tribunal spécial du Cap (sud-ouest) jusqu'à sa fermeture?deux semaines après la clôture du Mondial.L'Afrique du Sud a dépensé 45 millions de rands (4,8 millions d'euros) pour mettre en place ces 56 tribunaux qui fonctionnent 15 heures par jour avec 256 magistrats répartis sur l'ensemble du territoire.Depuis leur ouverture à la fin mai, ils ont examiné 20 dossiers.Bien que l'Afrique du Sud souffre d'une criminalité record, avec une cinquantaine d'homicides par jour en moyenne, ils ont surtout été saisis de délits mineurs: vol d'ordinateurs, fraude, conduite en état d'ivresse, possession de marijuana...L'affaire la plus médiatisée concerne deux Néerlandaises, accusées par la Fédération internationale de football (Fifa) de publicité illégale.Elles sont soupçonnées d'avoir introduit dans un stade une trentaine de jeunes femmes en mini-robes aux couleurs d'un brasseur qui n'est pas un parraineur officiel de la compétition.Si cette affaire est pendante, les tribunaux d'exception ont déjà prononcé dix condamnations et un acquittement.Et les peines sont sévères.Après une audience de vingt minutes, un tribunal de Johannesburg a ainsi condamné à cinq ans de prison un Sud-Africain qui avait volé un téléphone portable à un supporteur."Les yeux du monde sont braqués sur nous, le tribunal se doit d'envoyer un message fort, pour faire comprendre que ces crimes ne seront pas tolérés", a déclaré le juge chargé de l'affaire, cité dans la presse.Un Nigérian, qui tentait d'écouler sur le marché noir 30 places pour des matches du Mondial, a pour sa part écopé de trois ans de prison.Quant aux deux Zimbabwéens et au Nigérian, auteurs d'une attaque à main armée contre des journalistes portugais et espagnol, ils ont reçu une peine de 15 ans de réclusion.La célérité des condamnations commence à susciter quelques haussements de sourcils dans le pays."Une justice en retard est souvent un déni de justice, mais une justice expéditive est tout aussi dangereuse", estime ainsi le quotidien The Star dans un éditorial."L'accusé a le droit à la présomption d'innocence, mais aussi à une défense équitable.Ces droits ne peuvent être sacrifiés pour atteindre un objectif à court terme", ajoute-t-il.Un reproche que le procureur Jacobs balaie d'un revers."J'adore que ça aille vite", dit-il, en critiquant l'engorgement des cours classiques où les procédures peuvent traîner pendant des années.De leurs côtés, les autorités s'empressent de souligner que la majorité des accusés sont étrangers.Comme pour minimiser leurs responsabilités."Nous avons observé que des étrangers profitent du niveau intolérable de la criminalité dans notre pays pour commettre eux-mêmes des méfaits, et ternir notre crédibilité et notre image", a ainsi déclaré le chef de la police nationale, Bheki Cele.

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