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Mali: la junte réunit partis et société civile ce week-end sur la transition

Les militaires à la tête du Mali depuis deux semaines ont fait un pas vers la transition devant ramener les civils au pouvoir en fixant mardi à la fin de semaine la tenue de concertations avec les partis et la société civile.

Les colonels qui ont renvers&eacute; le pr&eacute;sident Ibrahim Boubacar Ke&iuml;ta le 18 ao&ucirc;t ont promis de rendre les commandes aux civils &agrave; l'issue d'une transition d'une dur&eacute;e encore ind&eacute;termin&eacute;e.
Le lancement de la large consultation annonc&eacute;e par la junte pour d&eacute;cider de la dur&eacute;e et de l'organisation de cette p&eacute;riode transitoire avait subi un s&eacute;rieux contre-temps samedi.Les militaires l'avaient report&eacute;e, en pleine querelle avec un acteur primordial de la crise, le Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP).
Ces "journ&eacute;es de concertations nationales sur la gestion de la transition" auront finalement lieu samedi et dimanche &agrave; Bamako, sous la pr&eacute;sidence du colonel Assimi Go&iuml;ta, son chef, a annonc&eacute; la junte.Elles serviront &agrave; &eacute;laborer la "feuille de route" et la charte de la transition, et &agrave; d&eacute;terminer quels en seront les organes, a-t-elle dit dans un communiqu&eacute;.
L'&eacute;v&egrave;nement n'est pas annonc&eacute; du jour au lendemain comme avant le faux d&eacute;part de la semaine pass&eacute;e.La junte a aussi tir&eacute; les enseignements du d&eacute;dit f&acirc;cheux d'il y a quelques jours au moment de dresser la liste des participants.
Le M5-RFP s'&eacute;tait indign&eacute; de ne pas avoir &eacute;t&eacute; invit&eacute; nominativement.Il figure cette fois explicitement parmi les participants annonc&eacute;s, avec les partis politiques, les organisations de la soci&eacute;t&eacute; civile, d'anciens groupes rebelles, les syndicats et la presse.
Le M5-RFP, coalition d'organisations et de responsables politiques, religieux et civils r&eacute;unis par leur opposition &agrave; l'ancien pr&eacute;sident, a men&eacute; pendant des semaines la contestation contre M. Ke&iuml;ta.
C'est finalement un groupe d'officiers qui l'a d&eacute;pos&eacute; le 18 ao&ucirc;t, apr&egrave;s sept ann&eacute;es de pouvoir exerc&eacute; avec le soutien de la communaut&eacute; internationale dans le combat contre la propagation jihadiste et pour la stabilit&eacute; du Sahel.

- Questions &eacute;pineuses -

Le M5-RFP qui a canalis&eacute; l'exasp&eacute;ration des Maliens devant la grave crise s&eacute;curitaire, &eacute;conomique et institutionnelle travers&eacute;e par leur pays, mais aussi la corruption reproch&eacute;e &agrave; toute la classe politique, r&eacute;clame d'&ecirc;tre plac&eacute; sur un pied d'&eacute;galit&eacute; avec la junte &agrave; l'heure de la transition.
Il avait tr&egrave;s mal pris de ne pas &ecirc;tre list&eacute; en tant que tel parmi les invit&eacute;s de la concertation la semaine pass&eacute;e et avait accus&eacute; la junte de chercher &agrave; "confisquer" le changement.Sa figure tut&eacute;laire, l'imam Mahmoud Dicko, avait pr&eacute;venu les militaires qu'ils n'avaient pas "carte blanche".
Ceux-ci avaient report&eacute; la concertation et, &agrave; la place, avaient re&ccedil;u dans la soir&eacute;e les repr&eacute;sentants du M5-RFP.
Depuis, et apr&egrave;s s'&ecirc;tre d'abord surtout entretenus avec les repr&eacute;sentants &eacute;trangers pour les rassurer mais aussi demander la lev&eacute;e des sanctions impos&eacute;es par les voisins ouest-africains, les militaires ont re&ccedil;u s&eacute;par&eacute;ment les responsables de partis ou de syndicats.
Chacun a expos&eacute; sa vision, en particulier sur la dur&eacute;e de la transition et qui, civil ou militaire, devra la conduire.Ces questions divisent militaires et responsables maliens, communaut&eacute; internationale et experts.
Les uns invoquent le temps et l'autorit&eacute; indispensables pour relever les immenses d&eacute;fis auxquels fait face le pays et pour ne pas recommettre les erreurs d'un pass&eacute; tourment&eacute;.Les autres font valoir a contrario le risque d'un nouvel affaiblissement de l'Etat, d'une instabilit&eacute; encore accrue dont profiteraient les ihadistes, ainsi que le mauvais exemple r&eacute;gional donn&eacute; par une junte maintenue durablement au pouvoir.
La junte a propos&eacute; initialement trois ans sous la conduite d'un militaire, avant de rabaisser la barre &agrave; deux et de se dire ouverte sur son chef.
Le M5-RFP a de son c&ocirc;t&eacute; propos&eacute; une transition de 18 &agrave; 24 mois, avec des civils aux manettes des institutions.
La Communaut&eacute; des Etats de l'Afrique de l'Ouest (C&eacute;d&eacute;ao) a r&eacute;clam&eacute; une "transition civile" et des &eacute;lections sous 12 mois, tandis que la France, partenaire essentiel du Mali, a estim&eacute; que la transition devait &ecirc;tre "une affaire de mois".

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