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Trois journalistes européens "exécutés" après une attaque dans l'Est du Burkina

Deux journalistes espagnols et un irlandais, portés disparus depuis une attaque lundi dans l'Est du Burkina Faso, ont été "exécutés", a annoncé mardi un responsable des services de sécurité burkinabè, Madrid confirmant la mort de ses deux ressortissants.

Mardi soir, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement burkinab&egrave;, Ouss&eacute;ni Tamboura, a fait &eacute;tat dans un communiqu&eacute; de "trois personnes de nationalit&eacute; &eacute;trang&egrave;re tu&eacute;es et un Burkinab&egrave; disparu", ainsi que "six bless&eacute;s", dans l'attaque d'"une patrouille anti-braconnage" "sur l'axe Fada N'Gourma - Pama" lundi.
"Les trois Occidentaux ont &eacute;t&eacute; ex&eacute;cut&eacute;s par les terroristes", a d&eacute;clar&eacute; le responsable des services de s&eacute;curit&eacute; du Burkina."Les personnes sur des images diffus&eacute;es par les groupes arm&eacute;s ont &eacute;t&eacute; identifi&eacute;es comme &eacute;tant les trois Occidentaux qui &eacute;taient port&eacute;s disparus depuis hier" lundi, a-t-il ajout&eacute;.
A Madrid, le Premier ministre Pedro Sanchez a confirm&eacute; mardi la mort des deux Espagnols.
"La pire des nouvelles a &eacute;t&eacute; confirm&eacute;e.Toute notre affection pour les familles et les proches de David Beriain et Roberto Fraile, assassin&eacute;s au Burkina Faso", a-t-il &eacute;crit sur Twitter en exprimant sa "reconnaissance &agrave; ceux qui, comme eux, pratiquent au quotidien un journalisme courageux et essentiel depuis les zones de conflit".
David Beriain et Roberto Fraile &eacute;taient deux reporters aguerris, travaillant r&eacute;guli&egrave;rement sur des terrains difficiles.N&eacute; en 1977 selon les m&eacute;dias espagnols, David Beriain avait cofond&eacute; et codirigeait "93metros", soci&eacute;t&eacute; produisant notamment des documentaires.Il travaillait r&eacute;guli&egrave;rement avec Roberto Fraile, journaliste reporter d'images (JRI) &acirc;g&eacute; de 47 ans selon les m&eacute;dias.
"Ils r&eacute;alisaient actuellement un documentaire sur le braconnage", a indiqu&eacute; &agrave; la t&eacute;l&eacute;vision publique espagnole TVE Adriano Moran, codirecteur et cofondateur avec David Beriain&nbsp;de "93Metros"."Ils &eacute;taient depuis peu de temps au Burkina Faso (&hellip;) ils savaient tous les deux que c'&eacute;tait un terrain difficile et qu'il y avait une possibilit&eacute; que ce genre de choses arrive.Et le pire est arriv&eacute;".
A Dublin, le minist&egrave;re des Affaires &eacute;trang&egrave;res a simplement indiqu&eacute; &ecirc;tre "en contact avec la famille du ressortissant irlandais et fournir tout le soutien consulaire possible", mais s'est refus&eacute; &agrave; "commenter des d&eacute;tails particuliers de l'affaire &agrave; l'heure actuelle".

- "Grands dangers"&nbsp;-

"En assassinant des journalistes au #BurkinaFaso, les terroristes ont montr&eacute; une fois de plus leur l&acirc;chet&eacute; et leur vrai visage criminel: celui de d&eacute;fenseurs d'un obscurantisme qui annihile toute libert&eacute; d'expression", a r&eacute;agi sur Twitter le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell.
L'attaque lundi contre une patrouille antibraconnage compos&eacute;e de militaires et de gardes-forestiers burkinab&egrave;, accompagn&eacute;e des journalistes occidentaux, "a eu lieu pr&eacute;cis&eacute;ment &agrave; hauteur de la r&eacute;serve de Pama o&ugrave; les &eacute;l&eacute;ments" de la patrouille "s'&eacute;taient rendus &agrave; bord d'un v&eacute;hicule et sur des motocyclettes", selon le minist&egrave;re de la Communication.
Un Burkinab&egrave; reste port&eacute; disparu apr&egrave;s cette attaque, mais selon une source s&eacute;curitaire de l'Est du Burkina, "c'est un &eacute;l&eacute;ment" des services de s&eacute;curit&eacute; "qui conna&icirc;t assez bien la zone de la for&ecirc;t class&eacute;e de Pama, pr&egrave;s de Natiaboani, o&ugrave; l'attaque a eu lieu".
Les assaillants circulaient &agrave; bord de deux v&eacute;hicules pick-up et d'une dizaine de motos, et ont emport&eacute; des armes et du mat&eacute;riel, motos, pick-up et drone, apr&egrave;s l'attaque, selon des sources s&eacute;curitaires.

- Intenses recherches -

D'intenses recherches ont imm&eacute;diatement &eacute;t&eacute; men&eacute;es par les forces de d&eacute;fense et de s&eacute;curit&eacute; burkinab&egrave; pour retrouver les disparus et les assaillants.
Plusieurs prises en otage d'&eacute;trangers ont eu lieu ces derni&egrave;res ann&eacute;es au Burkina Faso, confront&eacute; depuis 2015 &agrave; des attaques jihadistes de plus en plus fr&eacute;quentes.
Un couple d'Australiens&nbsp;avait &eacute;t&eacute; enlev&eacute; &agrave; Djibo, proche de la fronti&egrave;re avec le Mali et le Niger - &eacute;galement en proie aux attaques jihadistes -, dans la nuit du 15 au 16 janvier 2016 lors d'une action apparemment coordonn&eacute;e avec des attentats &agrave; Ouagadougou.
Cette nuit-l&agrave;, des jihadistes avaient ouvert le feu dans les caf&eacute;s, restaurants et h&ocirc;tels de l'avenue Kwame Nkrumah, haut lieu de la vie nocturne ouagalaise, faisant 30 morts et 71 bless&eacute;s.
La femme, Jocelyn Elliot, avait &eacute;t&eacute; remise par ses ravisseurs aux autorit&eacute;s nig&eacute;riennes environ un mois apr&egrave;s son enl&egrave;vement.L'homme est toujours port&eacute; disparu.
En d&eacute;cembre 2018, un couple italo-canadien avait disparu sur la route entre Bobo-Dioulasso et Ouagadougou.Il avait &eacute;t&eacute; lib&eacute;r&eacute; au Mali voisin, apr&egrave;s plus d'un an de captivit&eacute;.
Quelques mois auparavant, en septembre 2018, ce sont un Indien et un Sud-Africain qui avaient &eacute;t&eacute; enlev&eacute;s sur le site d'une mine d'or &agrave; Inata, dans le Nord-Ouest du Burkina, puis lib&eacute;r&eacute;s.&nbsp;
D'abord concentr&eacute;es dans le Nord du Burkina, limitrophe du Mali, les exactions attribu&eacute;es &agrave; des groupes jihadistes, dont le Groupe de soutien &agrave; l'islam et aux musulmans (GSIM) affili&eacute; &agrave; Al-Qa&iuml;da et l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS), ont ensuite vis&eacute; la capitale et d'autres r&eacute;gions, notamment l'Est et le Nord-Ouest.
Depuis 2015, les actions violentes des jihadistes ont fait plus de 1.200 morts et d&eacute;plac&eacute; plus d'un million de personnes.
Derni&egrave;re attaque en date, un raid meurtrier contre des villages du nord du Burkina dans la nuit de lundi &agrave; mardi a fait "une dizaine de morts" selon le gouvernement, une "quinzaine" selon un &eacute;lu local.
burx-ab-stb-de/ybl

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