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Présidentielle au Nigeria: l'opposition conteste les résultats en justice

Le candidat du principal parti d'opposition arrivé deuxième à l'élection présidentielle fin février au Nigeria, Atiku Abubakar, a officiellement introduit mardi soir un recours juridique pour contester la victoire de Bola Tinubu, du parti au pouvoir.

AFRICA RADIO

22 mars 2023 à 13h06 par AFP

Lundi, le candidat surprise de la jeunesse Peter Obi a également saisi la justice pour contester sa défaite, lui qui a fini troisième du scrutin du 25 février marqué par de graves défaillances techniques, provoquant l'ire d'une partie des électeurs. L'ancien gouverneur de Lagos, Bola Tinubu surnommé le "Parrain" pour son immense influence, a remporté la présidentielle en cumulant 37% des voix, mais l'opposition a dénoncé des "fraudes massives" après de nombreux retards dans la transmission électronique des résultats. M. Abubakar, ancien vice-président du Nigeria, est arrivé deuxième avec 29% des suffrages, suivi de M. Obi qui a obtenu 25% des voix. Le candidat du Parti démocratique du peuple (PDP), principal parti d'opposition, assure que l'élection doit être invalidée car la Commission électorale (Inec) a violé la loi électorale. Entre autres accusations, M. Abubakar dénonce des trucages de votes et appelle à l'organisation d'une nouvelle élection ou à la proclamation de sa victoire. Atiku Abubakar, qui en était à sa sixième tentative de briguer la présidence, avait déclaré avant l'élection qu'il accepterait son éventuelle défaite, lui qui avait déjà contesté en vain la victoire en 2019 du président Muhammadu Buhari. Peter Obi, candidat adulé de la jeunesse urbaine, issu du petit Parti travailliste (LP), a créé la surprise en arrivant troisième, fragilisant la domination de l'APC et du PDP qui dirigent le Nigeria depuis la fin des dictatures militaires en 1999. De son côté, M. Obi fait notamment valoir que Bola Tinubu aurait dû être déclaré inéligible en raison d'une malversation liée au trafic de drogue portant sur quelque 500.000 dollars dans un de ses comptes bancaires aux Etats-Unis dans les années 1990. Les analystes prévoient que ces recours arrivent jusqu'à la Cour suprême, comme lors de la précédente présidentielle, en 2019. En accord avec la Constitution, le président sortant Muhammadu Buhari passe la main à son successeur en mai après deux mandats marqués par l'explosion de la pauvreté et de l'insécurité.