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Soudan: 2e jour d'un sit-in de centaines de personnes réclamant un pouvoir militaire

Des centaines de Soudanais campent toujours dimanche, pour la deuxième journée d'affilée, à Khartoum pour réclamer la prise en main du pouvoir par l'armée, aggravant encore une situation que le Premier ministre, Abdallah Hamdok, déplore comme la "pire crise" de la transition post-Béchir.

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17 octobre 2021 à 11h21 par AFP

"Le sit-in continue, on ne partira qu'une fois le gouvernement limogé", affirme à l'AFP Ali Askouri, un des organisateurs. "Nous avons officiellement demandé au Conseil souverain", l'organe militaro-civil qui chapeaute la transition, "de ne plus traiter avec ce gouvernement", ajoute-t-il. Les protestataires avaient convergé samedi vers le palais présidentiel où siègent les autorités de transition aux cris de "Une armée, un peuple", réclamant "un gouvernement militaire" pour sortir le Soudan, l'un des plus pauvres au monde, du marasme politique et économique. Et cela, à l'appel d'une faction séditieuse du bloc civil qui tente depuis 2019 avec les militaires de mener le Soudan vers ses premières élections libres depuis trente ans. Car l'union sacrée de la "révolution", qui a renversé l'autocrate Omar el-Béchir, a fait long feu. Militaires et civils se déchirent, les différents blocs civils entre eux également. La preuve? Samedi, le ministre des Finances de M. Hamdok, Jibril Ibrahim en personne, haranguait la foule réclamant la démission du gouvernement. Le sit-in pro-armée est "un épisode dans le scénario d'un coup d'Etat", dénonce Jaafar Hassan, porte-parole du canal historique du bloc civil de la "révolution", les Forces pour la liberté et le changement (FLC). Il vise, assure-t-il à l'AFP, "à barrer la route vers la démocratie car les participants à ce sit-in sont des partisans de l'ancien régime et de parties étrangères dont les intérêts ont été touchés par la révolution" de 2019. L'annonce d'un sit-in illimité fait redouter des tensions alors que les FLC appellent à une manifestation rivale jeudi pour réclamer un transfert complet du pouvoir aux civils. Elles promettent "une manifestation d'un million de personnes" pour, affirme M. Hassan, "montrer au monde la position du peuple soudanais". Ces nouveaux développements interviennent alors que Khartoum a déjà essuyé depuis la mi-septembre une tentative de coup d'Etat et le blocage qui se poursuit de son principal port par des manifestants dans l'Est.