Au Zimbabwe, la ZANU-PF prolonge le mandat du président Mnangagwa jusqu’en 2030

Actus. Le parti au pouvoir au Zimbabwe, la ZANU-PF, a validé samedi 18 octobre la prolongation du mandat du président Emmerson Mnangagwa jusqu’en 2030. Une décision annoncée lors de son congrès annuel qui suscite une vive contestation de l’opposition, laquelle dénonce un "coup de force" contre la Constitution.

Au Zimbabwe, la ZANU-PF prolonge le mandat du président Mnangagwa jusqu’en 2030
Le président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa - Wikimedia commons

Le parti au pouvoir au Zimbabwe, la ZANU-PF, a officialisé samedi son soutien à la prolongation du mandat du président Emmerson Mnangagwa au-delà de la limite constitutionnelle actuelle. Initialement prévu pour prendre fin en 2028, le mandat du chef de l’État pourrait désormais courir jusqu’en 2030, à condition que les modifications légales nécessaires soient adoptées. 
Selon Nick Mnangagwa, porte-parole du parti, cette décision reflète la nécessité de maintenir "la stabilité" et de "poursuivre les progrès socio-économiques". Le congrès annuel du parti a ainsi "donné mandat au gouvernement d’engager les modifications législatives" en ce sens.

 Une réforme contestée par l'opposition 

Pour l’opposition, cette initiative constitue une dérive autoritaire. L’ancien ministre des Finances et opposant Tendai Biti a annoncé que des recours juridiques seraient engagés pour empêcher la modification de la Constitution, qui limite les présidents à deux mandats "Nous défendrons la Constitution contre toute tentative de manipulation visant à instaurer un programme dangereux et anti-démocratique", a déclaré M. Biti sur X. 
Il a également dénoncé l’influence de "cartels corrompus" proches du pouvoir, accusés de "piller le pays" et de chercher maintenant à "prendre le contrôle de l’État".

Arrivé au pouvoir en 2017 après un coup d’État militaire ayant renversé Robert Mugabe, Emmerson Mnangagwa, 83 ans, avait promis réformes et modernisation. Mais son gouvernement est accusé de réprimer l’opposition, de restreindre les libertés publiques et de laisser prospérer la corruption, tandis que l’économie reste embourbée dans la crise et l’inflation. 
La bataille politique qui s’annonce autour de cette réforme constitutionnelle pourrait encore accentuer les tensions dans un pays déjà profondément divisé. 

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