Le parti au pouvoir au Zimbabwe, la ZANU-PF, a officialisé samedi son soutien à la prolongation du mandat du président Emmerson Mnangagwa au-delà de la limite constitutionnelle actuelle. Initialement prévu pour prendre fin en 2028, le mandat du chef de l’État pourrait désormais courir jusqu’en 2030, à condition que les modifications légales nécessaires soient adoptées.
Selon Nick Mnangagwa, porte-parole du parti, cette décision reflète la nécessité de maintenir "la stabilité" et de "poursuivre les progrès socio-économiques". Le congrès annuel du parti a ainsi "donné mandat au gouvernement d’engager les modifications législatives" en ce sens.
*CLOSING CEREMONY OF THE ZANU PF 22ND NATIONAL PEOPLE'S CONFERENCE*
— ZANU PF (@ZANUPF_Official) October 18, 2025
_Live @ Mutare Grounds, Mutare_
Remarks by Secretary for Legal Affairs Cde Ziyambi Ziyambi
The 22nd ZANU PF National People’s Conference unanimously resolved that the Presidential term of His Excellency,… pic.twitter.com/sj9JicaMr5
Une réforme contestée par l'opposition
Pour l’opposition, cette initiative constitue une dérive autoritaire. L’ancien ministre des Finances et opposant Tendai Biti a annoncé que des recours juridiques seraient engagés pour empêcher la modification de la Constitution, qui limite les présidents à deux mandats "Nous défendrons la Constitution contre toute tentative de manipulation visant à instaurer un programme dangereux et anti-démocratique", a déclaré M. Biti sur X.
Il a également dénoncé l’influence de "cartels corrompus" proches du pouvoir, accusés de "piller le pays" et de chercher maintenant à "prendre le contrôle de l’État".
Wananchi , they are on auto cruise to self destruction &indeed the destruction of the nation State .
— TENDAI BITI (@BitiTendai) October 18, 2025
A point of no return has been reached .
Their resolutions will confirm this .
A point on which multiple complex crises have all converged
An imploding economy, poverty &… https://t.co/yFLTSrN5SC
Arrivé au pouvoir en 2017 après un coup d’État militaire ayant renversé Robert Mugabe, Emmerson Mnangagwa, 83 ans, avait promis réformes et modernisation. Mais son gouvernement est accusé de réprimer l’opposition, de restreindre les libertés publiques et de laisser prospérer la corruption, tandis que l’économie reste embourbée dans la crise et l’inflation.
La bataille politique qui s’annonce autour de cette réforme constitutionnelle pourrait encore accentuer les tensions dans un pays déjà profondément divisé.
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