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Togo: le journaliste "porté disparu" dit être "plus ou moins à l'abri du danger"

Un journaliste togolais critique du pouvoir et "porté disparu" depuis dimanche matin selon ses proches a déclaré mercredi aller "relativement bien" et être "plus ou moins à l'abri du danger", dans un message publié sur Facebook.

AFRICA RADIO

8 mars 2023 à 21h51 par AFP

"Ceci est un signe de vie pour rassurer tous ceux qui s'inquiètent depuis dimanche. Je vais relativement bien malgré cette épreuve effroyable", selon un message publié sur le compte Facebook officiel de Ferdinand Ayité, sans davantage de détails. "Je suis plus ou moins à l'abri du danger pour l'instant. Je reviendrai pour des détails plus tard", a déclaré le directeur de publication de L'Alternative, un bi-hebdomadaire critique vis-à-vis du pouvoir. Plus tôt dans la soirée, son avocat, Me Elom Kpadé, a affirmé à l'AFP que son client "va bien", sans donner aucun détail. M. Ayité était "porté disparu" depuis dimanche matin, quelques heures avant une convocation devant la gendarmerie, selon ses proches. En début d'après-midi, le rédacteur en chef de L'Alternative, Isidore Kouwonou, a déclaré à l'AFP que M. Ayité "avait reçu une convocation du Service central de recherches et d'investigations criminelles (SCRIC) pour comparaître dimanche à 15H. Mais il reste introuvable après être sorti de la maison pour des courses aux environs de 9H". "Sa femme aussi a essayé de le joindre en vain. Nous avons également joint la gendarmerie, qui n'a pas de ses nouvelles", a ajouté M. Kouwonou. M. Ayité devait également comparaître ce mercredi au tribunal de Lomé, mais il ne s'est pas présenté, a-t-il poursuivi. Ferdinand Ayité est mis en examen depuis décembre 2021 pour "outrage à l'autorité" et "propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux", à la suite de plaintes de deux ministres pour des propos tenus dans une émission diffusée sur Youtube. L'annonce de sa disparition a suscité l'inquiétude, notamment parmi l'opposition. "Compte tenu des habitudes brutales du régime togolais, on peut craindre pour sa vie... Ce qui serait un nouveau pas franchi, inacceptable, dans la violence subie par les Togolais", a affirmé dans un communiqué transmis à l'AFP l'ancien secrétaire d'Etat français Kofi Yamgnane, également Togolais et président du mouvement Sursaut Togo. Fin décembre 2021, M. Ayité et un autre journaliste avait été écroués à la prison civile de Lomé pour leurs propos sur Youtube, avant d'être libérés une semaine plus tard. Amnesty International avait alors dénoncé la "détention arbitraire" des deux hommes de presse, dénonçant "une atteinte à la liberté d'expression". L'Alternative avait été suspendu en février 2021 pour quatre mois dans un dossier impliquant l'actuel ministre de l'Urbanisme Koffi Tsolenyanu.