Mercredi 30 avril 2025, une conférence politique nationale organisée par la junte malienne a recommandé de nommer le général Assimi Goïta président pour un mandat de cinq ans renouvelable, sans organiser d'élections. Cette conférence a également suggéré la dissolution des partis politiques et l'abolition du statut de l'opposition grâce à l'abrogation de la Charte des partis politique. Plus de 400 délégués régionaux et de la diaspora ont participé, mais les partis politiques ont boycotté l'événement, le qualifiant de non représentatif et anticonstitutionnel.
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L’annulation de la Charte devra désormais être soumise au vote du Conseil national de transition (CNT), organe législatif de la Transition. Dans un communiqué publié mercredi 30 avril, Amnesty International a exhorté les autorités maliennes à "abandonner la proposition alarmante de dissoudre les partis politiques", formulée lors de cette concertation nationale organisée par la junte.
"Les autorités doivent mettre fin à la répression croissante"
"Nous mettons en garde contre ce qui constituerait une atteinte flagrante aux droits à la liberté d'expression et d'association", a déclaré Ousmane Diallo, chercheur sur le Sahel pour Amnesty International. Il ajoute : "Les autorités doivent mettre fin à la répression croissante de l’espace civique et respecter les droits humains de tous, y compris les critiques, les défenseur·e·s des droits humains et les membres de l'opposition".
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Parmi les autres propositions issues de cette concertation figure celle de désigner le chef de la junte comme "président de la République pour un mandat de cinq ans à partir de 2025, renouvelable", sans organiser d’élections. Il est également préconisé de "suspendre toutes les questions électorales" jusqu’à la "pacification" du pays.
"Les autorités militaires au pouvoir au Mali ont intensifié la répression"
Amnesty International affirme que "les autorités militaires au pouvoir au Mali ont intensifié la répression contre les partis politiques depuis 2024". Cette année-là, les activités des partis ont été suspendues pendant trois mois et onze responsables politiques ont été emprisonnés pendant plusieurs mois, accusés de "complot contre les autorités légales et réunion illégale".
Enfin, la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) du Mali s’est déclarée "inquiète des menaces sérieuses pesant sur l’exercice de certains droits civiques et politiques", dans un communiqué publié mardi 20 avril.
Avec l'AFP
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