Le verdict est tombé vendredi 2 mai 2025 à Oxford, au Royaume-Uni. Lydia Mugambe, 50 ans, a été reconnue coupable d’avoir réduit en esclavage une jeune femme à son domicile alors qu’elle séjournait en Angleterre pour des études doctorales à l’université d’Oxford.
Le juge David Foxton, qui a prononcé la peine, a souligné le caractère profondément choquant de cette affaire impliquant une femme de loi ayant travaillé sur la protection des droits humains. Selon lui, l'accusée n’a exprimé aucun remords et a même tenté de faire porter la responsabilité sur la victime.
Un système de parrainage détourné
L’enquête a révélé que Mugambe avait collaboré avec un haut diplomate ougandais basé à Londres, John Leonard Mugerwa, pour faire venir la jeune femme au Royaume-Uni. Ce dernier aurait fait parrainer son visa par l’ambassade en échange d'une intervention de la magistrate dans une affaire judiciaire le concernant.
Une fois sur place, la victime a été forcée de travailler sans salaire, notamment pour effectuer les tâches ménagères et s’occuper des enfants de Mugambe. Elle vivait dans un climat de peur constant, effrayée par le statut et le pouvoir de sa bourreau.
Dénégation des faits
Lors du procès, la procureure Caroline Haughey a dénoncé une exploitation "manipulatrice" et une tromperie préméditée. La magistrate avait payé le billet d’avion de la victime et l'avait récupérée à l’aéroport, lui cachant la réalité de son séjour.
Lydia Mugambe a été reconnue coupable de plusieurs infractions : travail forcé, infraction à la législation sur l’immigration, intimidation et abus de position dominante. Elle a démissionné de ses fonctions au sein des Nations unies.
Une affaire au retentissement international
Ce cas suscite une onde de choc, notamment dans les milieux juridiques et diplomatiques africains. Jugée dans un pays où les lois contre l’esclavage moderne sont particulièrement strictes, cette condamnation rappelle que nul n’est au-dessus des lois, quel que soit son statut ou son engagement passé.
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