Maroc. Trafic mondial de drogue : cet ancien dirigeant régional était-il de mèche avec le "Pablo Escobar du Sahara" ?

Actus. L’ex-président de la région de l’Oriental au Maroc, Abdennabi Bioui, a rejeté jeudi 26 juin tout lien avec un vaste réseau de trafic de drogue dirigé par le "Pablo Escobar du Sahara".

Maroc. Trafic mondial de drogue : cet ancien dirigeant régional était-il de mèche avec le "Pablo Escobar du Sahara" ?
Adbennabi Bioui est-il impliqué dans trafic de résine de cannabis ? La justice marocaine est en train de trancher. - BePower - Wikicommons

Face au tribunal criminel de Casablanca, Abdennabi Bioui, ancien président du Conseil régional de l’Oriental et ex-député, a catégoriquement nié jeudi 26 juin toute implication dans un vaste réseau international de trafic de drogue. L’affaire, au cœur d’un procès inédit au Maroc, implique 25 personnes et secoue la classe politique.

Le principal accusateur n’est autre qu’Ahmed Ben Brahim, baron malien de la drogue surnommé le "Pablo Escobar du Sahara", déjà condamné à dix ans de prison. Dans un procès-verbal lu à l’audience, il affirme "avoir discuté" avec M. Bioui d’un trafic de dix tonnes de résine de cannabis avorté par la Garde civile espagnole. Il l'accuse aussi d’avoir été impliqué dans un autre convoi de 15 tonnes "pour le compte de Bioui", évoquant un versement d’un million d’euros à Said Naciri, ex-président du club Wydad Casablanca (WAC) et coaccusé.

Des larmes à la barre, un procès hors norme

"Je n’ai aucun lien avec le trafic de drogue. C’est à cause de ces mensonges que je suis en prison", a lancé M. Bioui en larmes à la barre, dénonçant les contradictions de Ben Brahim. L’ancien élu, également entrepreneur dans le BTP, a assuré pouvoir justifier les 7,5 millions d’euros retrouvés sur ses comptes bancaires entre 2006 et 2022 : "Il s’agit de revenus de ma société. Je peux justifier mes revenus au centime près", a-t-il soutenu en brandissant un épais dossier.

Lui et Said Naciri, tous deux anciens membres influents du parti Authenticité et Modernité (PAM), formation de la coalition au pouvoir, sont poursuivis notamment pour "détention, commercialisation et exportation de drogues", "corruption", "faux" et "usage de faux".

C’est la première fois qu’un procès pour trafic de stupéfiants au Maroc implique des personnalités politiques de premier plan. Le dossier continue d’être examiné par la justice.

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