Niger : plus de 4.000 migrants seront rapatriés pour éviter un désastre humanitaire

Le Niger a annoncé, par la voix du gouverneur de la région d’Agadez, le général Ibrah Boulama Issa, un vaste programme de rapatriement visant plus de 4.000 migrants refoulés d’Algérie. Cette opération, menée en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), vise à désengorger les centres d’accueil saturés du nord du pays et à éviter une crise humanitaire imminente.

En avril, plus de 6.000 migrants ont été expulsés depuis l’Algérie vers la localité nigérienne d’Assamaka, à la frontière. Un chiffre exceptionnel, dépassant à lui seul le total des expulsions enregistrées au cours de tout le premier trimestre 2024 (7.222 personnes). Depuis 2014, ces refoulements concernent des ressortissants nigériens mais aussi de nombreux migrants originaires d’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Pression algérienne et surpopulation

"Nous avons connu une vague de refoulement sans précédent", a déclaré le général Boulama Issa à la télévision publique, en dénonçant la "pression exercée par l’Algérie" qui provoque une "surpopulation" dans les installations de l’OIM à Agadez. Pour y faire face, Niamey entend soutenir l’accélération du programme habituel de retours volontaires de l’OIM jusqu’en juillet.

Le ministre nigérien de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba, avait déjà exprimé son inquiétude en janvier face à une situation qui, selon lui, "perturbe l’équilibre sécuritaire" du pays. Il avait alors appelé l’OIM et le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) à organiser rapidement le retour des migrants dans leurs pays d’origine.

31.000 expulsions depuis janvier

Selon l’ONG nigérienne Alarme Phone Sahara, plus de 31.000 migrants ont été expulsés d’Algérie vers le Niger depuis le début de l’année 2024. La majorité d’entre eux espérait rejoindre l’Europe via la Méditerranée en transitant par l’Algérie.

Dans un contexte de tensions migratoires croissantes et de fragilité sécuritaire, les autorités nigériennes s’efforcent donc d’éviter une crise humanitaire dans cette zone désertique particulièrement vulnérable.