Le président français Emmanuel Macron et son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye ont affiché mercredi 27 août leur volonté de donner un nouvel élan aux relations bilatérales entre la France et le Sénégal. Les deux chefs d’État se sont rencontrés à l’Élysée autour d’un petit-déjeuner, salué par Emmanuel Macron comme un « excellent entretien ». Sur le réseau X, ils ont souligné leur objectif commun : « renouveler le partenariat » et « rapprocher » les deux pays.
Des priorités stratégiques communes
Bassirou Diomaye Faye a précisé que les discussions ont porté sur plusieurs axes : l’investissement, le commerce, la défense et la sécurité. Les deux présidents ont également évoqué les enjeux mémoriels, les questions internationales et la préparation du prochain sommet Afrique-France prévu en 2026.
La mémoire de Thiaroye au cœur des échanges
Parmi les dossiers sensibles abordés figurait le massacre de Thiaroye, survenu en décembre 1944, lorsque des tirailleurs sénégalais réclamant leurs soldes furent tués par les forces coloniales françaises. Longtemps minimisé, ce drame a été officiellement reconnu par Emmanuel Macron en novembre 2024. Mais Dakar reproche encore à Paris de retenir des archives essentielles pour établir le véritable bilan, qui varie de 35 morts selon les autorités françaises de l’époque à près de 400 selon les historiens.
Un partenariat en recomposition
Historiquement, le Sénégal a été l’un des alliés les plus fidèles de la France en Afrique de l’Ouest. Mais depuis son arrivée au pouvoir en avril 2024, le président Faye défend une approche souverainiste : la France doit désormais être traitée à l’égal des autres partenaires internationaux. Dans cette logique, l’armée française a quitté le Sénégal en juillet 2024, marquant la fin d’une présence militaire continue depuis l’indépendance en 1960.
Une diplomatie d’équilibre
Bassirou Diomaye Faye diversifie également ses alliances. Lors de sa rencontre avec Donald Trump à Washington, le 10 juillet dernier, il avait invité les investisseurs américains à miser sur les ressources pétrolières et gazières du Sénégal, devenu producteur en 2024. Cette stratégie illustre la volonté du nouveau pouvoir sénégalais de bâtir des partenariats équilibrés, sans exclusive, tout en préservant une relation forte avec la France.
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