L'Éthiopie doit inaugurer ce mardi 9 septembre son Grand barrage de la Renaissance (GERD) sur le Nil, source de tensions avec l'Égypte depuis plus d'une décennie.
Présenté comme le plus grand ouvrage hydroélectrique d'Afrique, le mégabarrage est l'un des rares sujets faisant l'unanimité dans ce pays de la Corne de l'Afrique déchiré par plusieurs conflits armés, encore actifs dans les deux régions les plus peuplées du pays, l'Amhara et l'Oromia.
Le Grand barrage de la Renaissance, "menace existentielle", selon le gouvernement égyptien
Mais il a été vertement critiqué par Le Caire, notamment, qui, craignant un tarissement de sa principale source d'approvisionnement en eau, martèle qu'il constitue une "menace existentielle".
L'Égypte, pays d'environ 110 millions d'habitants, dépend du Nil pour 97% de ses besoins hydriques, notamment pour l'agriculture. Le président Abdel Fattah al-Sisi a promis que l'Égypte prendrait toutes les mesures prévues par le droit international pour défendre sa sécurité hydrique. "Quiconque pense que l'Egypte fermera les yeux sur ses droits en matière d'eau se trompe", a-t-il déclaré à des journalistes le mois dernier.
L'exécutif égyptien s'est récemment rapproché des deux pays frontaliers de l'Éthiopie: l'Érythrée, qui entretient aujourd'hui des relations tendues avec Addis-Abeba, et la Somalie. Le Soudan a également fait part de son inquiétude.
Pour l'Éthiopie, deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, où quelque 45% des 130 millions d'habitants n'ont pas accès à l'électricité, il est toutefois un gage de "révolution énergétique", selon des experts.
Le plus grand barrage hydroélectrique du continent africain
Le mégabarrage doit atteindre à terme une capacité de production de 5.000 mégawatts (MW), soit le double de ce que le pays produit actuellement.
La première pierre du GERD, immense ouvrage de 1,8 kilomètre de large pour 145 mètres de haut, d'une contenance totale de 74 milliards de mètres cubes d'eau, a été posée en avril 2011. Il va aussi permettre à Addis-Abeba de générer d'importantes recettes grâce à l'électricité vendue à ses voisins. Le Premier ministre Abiy a estimé la semaine dernière les retombées du GERD à 1 milliard de dollars par an, pour un coût total estimé à 4 milliards de dollars.
Les festivités ont commencé lundi soir avec lampions et lasers, un essaim de drones martelant des slogans positifs dans le ciel comme "l'ascension géopolitique" et "un saut dans le futur", et un feu d'artifice géant.
Inauguration of the Grand Ethiopian Renaissance Damhttps://t.co/vuaoZCd4CC
— EBC WORLD (@ebczena) September 9, 2025
Sur les réseaux sociaux, les images du barrage, ornées du drapeau éthiopien, étaient légion à l'approche de l'inauguration. Tant le TPLF, le parti tigréen, au pouvoir jusqu'en 2018, que le parti d'Abiy qui lui a succédé s'en attribuent le mérite.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.