Afrique du Sud. Mort de Steve Biko : “La famille attend la tenue d’un procès” selon l’ancienne militante anti-apartheid, Jacqueline Derens

Actus. En Afrique du Sud, le parquet a annoncé la réouverture, vendredi 12 septembre, de l'enquête sur le décès du militant noir anti-apartheid Steve Biko, près de 50 ans après sa mort dans une cellule de Pretoria. “Une très bonne nouvelle” selon Jacqueline Derens, écrivaine, ancienne militante contre l'apartheid.

Afrique du Sud. Mort de Steve Biko : “La famille attend la tenue d’un procès” selon l’ancienne militante anti-apartheid, Jacqueline Derens
Steve Biko, militant anti-apartheid, mort le 12 septembre 1977 - Wikimedia commons

Ecoutez Jacqueline Derens

 

Steve Biko, fondateur du Mouvement de la Conscience Noire, est mort à 30 ans le 12 septembre 1977, après avoir été roué de coups jusqu'au coma par la police qui l'avait arrêté un mois auparavant. Sa disparition avait entraîné une vague de colère dans le monde et il était alors devenu un symbole de la lutte contre le système ségrégationniste d'apartheid en Afrique du Sud, qui refusait tout droit politique et économique à la majorité noire du pays “Steve Biko a été assassiné en 1977, un an après le massacre de Soweto, qui avait fortement marqué l’opinion publique internationale. Steve Biko voulait redonner de la dignité au peuple noir. Parmi la jeunesse noire sud-africaine, il avait beaucoup d’influence parce qu’il redonnait du courage à cette population noire” déclare Jacqueline Derens, écrivaine, ancienne militante contre l'apartheid, fondatrice de l'association Rencontre nationale avec le peuple d'Afrique du Sud (RENAPAS). 

Steve Biko

Quels étaient les relations entre Steve Biko et l’ANC ? 

“Les rapports avec l’ANC, au début, étaient un peu distants. Steve Biko n’était pas marxiste comme pouvait l’être l’ANC, il y avait des différences idéologiques. Mais finalement, on peut penser que si il a été assassiné, c’est parce qu’il se rapprochait de l’ANC. Steve Biko ne pensait pas que la Conscience Noire et l’ANC étaient en opposition. Il voulait faire un front commun, malgré les divergences, contre l’apartheid, et là, il devenait extrêmement dangereux pour le régime. Son arrestation a eu lieu peu de temps après des contacts entre l’ANC et la Conscience Noire” ajoute Jacqueline Derens. 

Jacqueline Derens : " les successeurs de Mandela n'ont pas été à la hauteur "

 

La famille de Steve Biko attend un procès

L'enquête est de nouveau ouverte le 12 septembre, jour anniversaire de la mort de Steve Biko il y a 48 ans. Son principal objectif est "de présenter au tribunal des preuves qui lui permettront de déterminer si le décès a été provoqué par un acte ou une omission qui implique ou équivaut à une infraction de la part d'une personne", a déclaré l'Autorité nationale des poursuites (NPA).

L'enquête de 1977 avait accrédité la version de la police selon laquelle Steve Biko s'était blessé en se cognant la tête contre un mur et personne n'avait été poursuivi en justice pour sa mort. Mais, en 1997, d'anciens policiers ont confessé avoir agressé le militant, lors des audiences menées par la Commission vérité et réconciliation sur les crimes commis pendant l'époque de l'apartheid 
“La famille de Steve Biko n’avait pas accepté cette commission, puisque ce n’était pas un tribunal. La famille de Steve Biko a toujours rejeté cette façon de faire la justice, la justice, c’est devant un tribunal. La famille veut un procès, et que les responsables soient jugés. S’il y a un procès, et que des responsables de la police, les forces spéciales de l’apartheid, soient reconnus, et condamnés, ce sera vraiment un moment très fort” déclare Jacqueline Derens. 

 



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