Nachouat Meghouar, directrice de la French-African Foundation : "Ce qui compte pour nous, c'est de mettre en avant ces talents africains, cette jeunesse qui bouge"

Actus. La French African Foundation coorganise l'Africa Day, qui revient pour une deuxième édition, le samedi 4 octobre, à l'école Sciences Po. Une journée dédiée aux jeunes professionnels du continent africain et de France, durant laquelle ils pourront postuler pour des offres d’emploi, assister à des tables rondes avec des chefs d’entreprise, des membres d’institutions, des représentants de gouvernements et des acteurs de divers domaines. Nachouat Meghouar, directrice de la French-African Foundation était l'invitée d'Africa Radio, ce vendredi 3 octobre.

Nachouat Meghouar, directrice de la French-African Foundation : "Ce qui compte pour nous, c'est de mettre en avant ces talents africains, cette jeunesse qui bouge"
Nachouat Meghouar, directrice de la French-African Foundation - French African Foundation

Quelles sont les principales préoccupations des jeunes aujourd'hui, notamment de ceux que vous accompagnez avec votre autre programme, le programme Young Leaders ?

Africa Day est né du constat suivant : se dire qu'il y avait quand même une nécessité de changer les perceptions sur le continent africain auprès de la jeunesse, auprès des étudiants, des différents campus universitaires de France. Que ce soit à Sciences Po, qui est notre partenaire où nous organisons l'événement, mais aussi dans les grandes écoles de commerce, dans les grandes écoles, universités de droit, d'ingénieurs, car encore peu d'établissements ouvrent des perspectives professionnelles à leurs étudiants et leurs jeunes diplômés professionnalisantes en Afrique. 
L'idée d'Africa Day, c'est de se dire : on mobilise les réussites africaines, les leaders africains qui incarnent cette réussite, pour pouvoir échanger avec cette génération de talents sur les transformations positives qui se déroulent sur le continent, dans les sphères économiques, scientifiques, culturelles.

Donc, ça répond à cette volonté-là, de la jeunesse, à cette préoccupation-là, qui est d'avoir un autre apprentissage, un autre œil, un autre regard sur les perspectives professionnelles, et même culturelles, que permettent différents pays africains.

Sur le continent africain, en France aussi d'ailleurs, il y a de plus en plus de jeunes diplômés qui, au final, ont du mal à trouver du travail. Lorsque vous échangez avec les entreprises, quels sont les retours ? Quel regard portent-elles sur cette situation ?

C'est ce qui revient assez souvent des échanges qu'on a avec différentes organisations : il y a un réel besoin de talents et, parfois, une certaine inadéquation entre les besoins du marché de l'emploi et l'offre professionnelle qu'on peut trouver, les formations qu'on peut trouver sur le continent.

C'était aussi ça, l'idée de ce Talent Fair cette année, parce que, pour cette deuxième édition, on organise un espace carrière, talent, où des organisations, des grandes entreprises, mais aussi des organisations internationales, auront une présence physique avec un stand et des représentants Drh (Direction des Ressources humaines) Groupe, qui seront là pour échanger avec des talents, pour parler aussi de leur culture d'entreprise et, évidemment, des opportunités très concrètes qu'offrent leur entreprise.

La jeunesse africaine est décrite comme étant l'avenir, celle qui est en train de faire bouger les lignes. Mais est-ce que, pour vous, cette jeunesse est suffisamment aidée ? En tout cas, on peut parler même de la jeunesse en général, mais là, on va parler de la jeunesse africaine. Est-ce qu'il y a eu des progrès notables aussi pour permettre à cette jeunesse de faire bouger les choses, en tout cas, lui en donner les opportunités ?

Je crois qu'il n'y a pas qu'une jeunesse, il y a des jeunesses. Il y a plein de réalités qui sont très différentes. Ce qui compte pour nous, à la French African Foundation, c'est de mettre en avant ces talents africains, cette jeunesse qui bouge, qui essaie de faire des choses, qui essaie de faire émerger des projets à différents niveaux, que ce soit au niveau associatif, culturel ou économique. Et c'est de leur donner de la visibilité, c'est-à-dire de changer aussi la perception qu'on va avoir sur le continent, et sur ces talents.

Puisqu'on sait qu'aujourd'hui, la perception du risque est dommageable pour plein de raisons, notamment pour les investissements. Si, à longueur de journée, vous lisez la presse et les médias, et qu'on vous raconte qu'en Afrique, je caricature, mais à peine quand on lit certains médias, il n’y a que des problèmes, évidemment, ça ne va pas encourager les investissements, ça ne va pas favoriser des mouvements économiques positifs.

Alors que le continent regorge de porteurs de projets, de jeunes entrepreneurs, d'une jeunesse brillante dans plein d'autres domaines. Et ça, on ne le raconte pas assez. Donc nous, on va dire que notre choix, et c'est assumé, c'est de mettre en lumière cette jeunesse talentueuse, pour aussi associer à ce narratif autour du continent un narratif d'excellence et de talent. Et c'est à ça que répond Africa Day.

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