Réécoutez le grand débat d'Africa Radio sur l'élection présidentielle au Cameroun

À quatre jours de l'élection présidentielle au Cameroun, Africa Radio a organisé un grand débat entre Paul-Eric Emery, représentant du président sortant Paul Biya (RDPC), Sali Koumaï représentant d’Issa Tchiroma Bakary (FSNC) ; Cyriaque Teguia, représentant de Bello Bouba Maïgari (UNDP) ; Charles Edande, représentant de Cabral Libii (PCRN). 

Chacun est revenu sur les grands enjeux de ce scrutin et ont détaillé quelques points du programme entre les candidats. 

Une élection gagnée d'avance pour Paul Biya? 

Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis 1982, pourrait briguer un 8e mandat. Absent de la campagne, qui a démarré le 27 septembre, il est apparu mardi 7 octobre dans l'Extrême-Nord du Cameroun, bastion électoral pour y donner un discours.

Face à lui, le candidat Biya retrouve deux de ses anciens ministres : Issa Tchiroma et Bello Bouba Maigari : les représentants des deux candidats louent leur expérience au sein de l'appareil de l'État et dénoncent la corruption au sein du gouvernement camerounais. 

De son côté, Paul-Eric Emery, représentant de Paul Biya remet en question les bilans des deux anciens ministres. 

L'économie au cœur des programmes des candidats 

L’économie camerounaise a connu une croissance d’environ 3,5 % en 2024, portée par l’agriculture et les investissements publics. L’inflation a baissé à 4,5 %, grâce à une politique monétaire plus stricte.
Cependant, le déficit budgétaire s’est creusé et la dette publique atteint près de 47 % du PIB.
Le pays reste dépendant des matières premières et vulnérable aux chocs extérieurs. Les inégalités sociales et les conflits internes freinent encore le développement. Charles Edande, représentant de Cabral Libii met l’accent sur le relèvement du pouvoir d’achat et la création d’une Banque industrielle du Cameroun pour soutenir la production nationale.

Quelles solutions aux problèmes dans le NOSO et l'Extreme-Nord du Cameroun ? 

La situation politique reste tendue dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (NOSO), malgré les mesures prises depuis le dialogue national de 2020, jugé comme artificielle par les opposants de Paul Biya. 
Paul-Eric Emery souligne que le gouvernement avec le BIR maintiennent la sécurité dans le NOSO, et que la liberté de circulation s’améliore, bien que la menace persiste.
Sali Koumaï représentant d’Issa Tchiroma Bakary accuse le président de faire la guerre à son peuple, et appelle à un dialogue inclusif et sincère. 

Cyriaque Teguia, représentant de Bello Bouba Maïgari, plaide pour une paix durable par le dialogue, la réconciliation nationale, le rétablissement de l’État de droit et la modernisation du Code électoral.

Le candidat Cabral Libii propose d'attribuer 2 milliards de FCFA aux communes pour favoriser le développement local et la paix, notamment dans le NOSO.