"Mon principal objectif est d'avoir un impact positif en Afrique, que ce soit dans ma communauté d’origine ou dans toute autre communauté", explique Ochong Obioma, 25 ans .
Originaire du sud-est du Nigeria, il effectue un master en finances et stratégie à Sciences Po.
Le jeune homme n'a pas attendu la fin de ses études pour réaliser son ambition : dès sa licence, il a commencé à développer un logiciel de gestion des assurances santé pour simplifier et améliorer l'accès à l'assurance maladie au Nigeria, "car le taux y est très faible", précise-t-il.
D'après l’International Social Security Association, seulement 4,8 % de la population disposerait d’une assurance maladie.
Pour Ochong, comme pour d’autres jeunes Africains, contribuer directement au développement de leur continent est devenu une motivation centrale.
Une attraction émergente pour le continent africain
Qu'ils soient originaires du continent africain, afro-descendants ou sans aucun lien avec celui-ci, certains étudiants et jeunes diplômés se voient faire carrière dans un pays africain. "Je trouve que c'est un continent super intéressant, qui est aussi celui qui a peut-être le plus de défis à relever et qui a aussi ses forces", souligne Augustin, 24 ans, stagiaire dans un cabinet de conseil en finances.
Le jeune homme se verrait bien travailler pour des institutions internationales basées sur le continent.
Depuis les années 2000, l'attractivité du continent africain est en constante évolution : selon le dernier rapport de la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement), les investissements directs étrangers vers l’Afrique ont atteint 97 milliards de dollars, un montant record selon l'organisation.
Du côté de la mobilité des étudiants et des jeunes diplômés français, ces derniers se dirigent encore majoritairement vers les pays européens, suivis de l’Amérique du Nord, de l’Asie, puis du continent africain, selon Campus France.
L'Afrique du Sud est la destination la plus prisée, tant par les étudiants venant de France que par ceux d’Afrique subsaharienne.
Mais depuis 2024, des initiatives publiques et privées ont été lancées ou renforcées pour promouvoir les partenariats académiques entre la France et l’Afrique (partenariats académiques Afrique-France - PeA, le programme Pass Africa, etc.).
Quelle tendance sur le continent africain ?
Le continent africain compte environ six millions d'étudiants, dont deux millions étudient à l'étranger. Les destinations populaires incluent la France, les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Afrique du Sud, d'après l’Unesco.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) souligne que deux tiers des étudiants africains restent dans les pays d’accueil après leur formation, faute de perspectives dans leurs pays d’origine. Une fuite des cerveaux qui a un coût.
Selon l'organisation, un étudiant formé à l’étranger coûte entre 30 000 et 50 000 dollars, souvent financés par les familles ou des fonds publics.
Cependant, selon la NAFSA (National Association of Foreign Student Advisers), une organisation professionnelle mondiale dédiée à l’éducation et aux échanges internationaux, la mobilité étudiante se diversifie, avec un nombre croissant d’étudiants choisissant de rester sur le continent africain, notamment en Afrique du Sud, au Ghana, au Kenya, au Maroc, en Égypte ou au Rwanda.
Une tendance soutenue par la simplification des procédures de visa dans certains pays, la reconnaissance des diplômes et l’intégration des systèmes éducatifs.
D’autres facteurs déterminants incluent l’accessibilité financière, les bourses disponibles, l’alignement culturel et linguistique, ainsi que la qualité académique et les perspectives économiques locales.
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Mais pour l’Unesco, des défis restent à relever : l'adaptation des programmes au marché du travail, les inégalités sociales ou régionales, le manque de matériel et de moyens financiers dans certaines universités, ainsi que la reconnaissance limitée des diplômes entre pays africains.
"J'ai toujours eu en tête de revenir"
Parmi les jeunes souhaitant faire carrière sur le continent, il y a ceux qui ont quitté leur pays d'origine pour mieux revenir, comme Ery, 26 ans. Originaire de Côte d'Ivoire, elle est venue terminer ses études en France à cause de ses parents, venus travailler dans l'Hexagone.
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"Sans ça, j'aurais fini dans une université (en Côte d'Ivoire) qui me convenait très bien", souligne-t-elle. Recherchant activement en France et dans les pays francophones d'Afrique de l'Ouest, pour elle, la France reste une escale : "je souhaite d'abord acquérir une expérience ici, puis la transmettre là-bas".
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