Après dix ans de foire annuelle où l’art africain est mis à l’honneur, comment proposer un parcours artistique frais ? C’est le challenge de la dixième édition de la foire artistique Also Known As Africa, dite AKAA. Pour cette édition anniversaire, le nouveau directeur artistique de la foire, Sitor Senghor, a mis en place plusieurs axes d’innovation. "C’est l’occasion de montrer ce qui doit être fait et de redonner la place aux artistes. (…) Ce que je voulais faire, c’est réconcilier culture et marché", a affirmé le nouveau directeur dans son discours d’inauguration.

Le nouveau directeur d'exposition Sitor Senghor lors du discours d'ouverture (Photo : AGUESSY Sarah-Agnès)
Deux espaces d’exposition signés AKAA
Une des initiatives pensées par Sitor Senghor est l’installation de deux nouveaux espaces d’exposition sur le parcours de la foire. Nommées Terre Mère et Maîtriser, ces deux expositions sont composées d’œuvres de divers artistes et issues de galeries différentes. Terre Mère est une exposition consacrée à la céramique africaine qui, selon le directeur artistique, est une discipline plus difficile à exposer. "Je voulais vraiment montrer de la céramique africaine, ce qui n’est pas une chose facile, car ça voyage très mal", explique-t-il. "Mais je trouve que c’est une expression artistique merveilleuse et méconnue. (…) Le fait de mélanger des œuvres de différentes galeries sur un même stand a permis d’avoir cette exposition", ajoute-t-il.

Exposition Terre Mère (Photo : AGUESSY Sarah-Agnès)
Sur le stand de l’exposition Terre Mère, on découvre le travail de six artistes, notamment celui d’ANNEAGMA, artiste franco-ivoirienne dont les sculptures abordent plusieurs sujets comme la charge mentale, ou l’expérience féminine. "Il y a quelque chose de très primaire avec le travail de la terre (…) C’était le medium le plus simple pour m’exprimer", confie l’artiste.

Oeuvre de l'artiste ANNEAGMA sur l'exposition Terre Mère (Photo : AGUESSY Sarah-Agnès)
L’exposition Maîtriser est elle-aussi composée d’œuvres de plusieurs galeries. Son but : exposer des artistes dont la maîtrise de l’art est indéniable. "J’ai voulu montrer que des grands noms peuvent être aussi à AKAA. Il y a des œuvres de grandes galeries (…) Je leur donne l’occasion de montrer leurs artistes africains", explique Sitor Senghor. L’exposition Maîtriser est la plus grande des deux et rassemble les créations de huit artistes. "Ce sont des artistes qui n’ont rien à prouver car ils ont cette maîtrise. (…) Je ne veux plus entendre des réflexions comme ‘c’est cher pour de l’art africain’", termine le directeur de la foire.

Exposition Maîtriser (Photo : AGUESSY Sarah-Agnès)

Exposition Maîtriser (Photo : AGUESSY Sarah-Agnès)
Une grande installation "monumentale"
Pour accueillir les visiteurs à l’entrée de la foire, une installation dite "monumentale" habite l’allée centrale. Réalisée par l’artiste d’origine camerounaise Serge Mouangue, cette installation est composée de quatre sculptures et s’étend sur vingt-deux mètres.
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L'installation "monumentale" de Serge Mouangue dans l'allée centrale de la foire (Photo : AGUESSY Sarah-Agnès)
En parlant de son œuvre Les Lucioles suspendue au plafond du Carreau du Temple, Serge Mouangue revient sur sa collaboration avec des artistes japonais. "J’ai travaillé avec eux sur des icônes de la culture du Japon. La grue, le bambou, les feuilles de sakura, la tortue, le Mont Fuji etc.", décrit-il. Chaque œuvre allie la culture japonaise à plusieurs cultures du continent africain. "Je voulais que ce soit féerique, fou, rythmé, libre, léger de telle sorte à ce que ce soit immersif", explique l’artiste.
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Serge Mouangue devant son installation (Photo : AGUESSY Sarah-Agnès)
Installation de Serge Mouangue (Photo : AGUESSY Sarah-Agnès)
Prix Fondazione Ettore E Ines Fico : la reconnaissance d’un talent
Dans son effort de renforcer le lien entre l’art et le marché, Sitor Senghor a fait appel au musée italien Ettore Fico. Ce dernier est présent à la foire pour exposer une partie de leur collection d’art africain, mais pas seulement.

Stand du musée Fondazione Ettore E Ines Fico (Photo : AGUESSY Sarah-Agnès)
"Pour rassurer un public de collectionneurs français qui est relativement frileux quand il s’agit d’acheter de l’art (…) j’ai demandé au musée italien Ettore Fico de montrer un partie de sa collection d’art africain à la foire", a expliqué Sitor Senghor lors de l’ouverture de la foire. Pour la première fois, le musée remet un prix dans une foire en France. Attribué par Andrea Busto, directeur du musée de la Fondazione Ettore e Ines Fico à Turin, le prix soutient la scène artistique africaine contemporain. Cette année, le prix a été remporté par l’artiste Gwladys Gambie, de la maison d’art Maison Gaston. Ses œuvres intégreront la collection permanente du musée Ettore Fico.

Oeuvre "Lalin klè" par Gwladys Gambie (Photo : AGUESSY Sarah-Agnès)
Le message porté par cette édition de la foire est le retour à l’essentiel et la mise en valeur de la main de l’artiste. "Je veux une liberté d’expression totale. Je veux que ce soit des œuvres fortes où l’artiste met toute son énergie. (…) Quand vous mettez autant d’énergie à créer, ça se voit", affirme Sitor Senghor. La foire AKAA aura lieu jusqu’au dimanche 26 octobre au Carreau du Temple à Paris. La billetterie est disponible sur le site de la foire.

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