L’Assemblée nationale sénégalaise a opposé un refus, ce lundi, à la proposition de résolution déposée en avril par le député Guy Marius Sagna, membre du parti au pouvoir. Le texte appelait à la mise en accusation de l’ancien chef de l’État Macky Sall (au pouvoir de 2012 à 2024), qu’il accuse de « haute trahison » et de mauvaise gestion des finances publiques entre 2019 et 2023.
Dans un communiqué, le Bureau de l’Assemblée justifie sa décision par le non-respect du règlement intérieur. « Le Bureau encourage les députés à se conformer au règlement intérieur s’ils souhaitent réintroduire leurs demandes », est-il précisé. Selon la Constitution sénégalaise, une telle mise en accusation nécessite un vote à la majorité des trois cinquièmes de l’hémicycle et renvoie, le cas échéant, devant la Haute Cour de justice.
Au Caire, où je prends part depuis hier à la cérémonie de passation de pouvoir entre les Présidents sortant et entrant d’AFREXIMBANK, j’ai salué, dans mon intervention, la contribution remarquable de la banque au développement de l’Afrique, à l’intégration du continent et au… pic.twitter.com/rqCUxohqXp
— Macky Sall (@Macky_Sall) October 25, 2025
Guy Marius Sagna promet de relancer la procédure
Malgré ce revers, le député Guy Marius Sagna affirme ne pas renoncer à sa démarche. « Je prends acte de la décision », a-t-il déclaré lundi soir, avant d’ajouter : « Ces propositions seront améliorées et réintroduites. » L’élu, figure de l’opposition devenue majorité depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye en mars 2024, accuse Macky Sall d’avoir dissimulé la réalité économique du pays et d’avoir « hypothéqué l’avenir des Sénégalais ».
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Cet épisode intervient dans un contexte de promesse de « reddition des comptes » formulée par le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko. Les nouvelles autorités ont annoncé vouloir faire la lumière sur la gestion de l’ancien régime, qu’elles accusent d’irrégularités et d’abus de pouvoir.
Plusieurs proches de l’ancien président font déjà l’objet de poursuites judiciaires. Le frère de Macky Sall a été inculpé il y a deux semaines pour « blanchiment de capitaux » et « corruption ». De même, cinq anciens ministres sont mis en examen par la commission d’instruction de la Haute Cour de justice, juridiction compétente pour juger les membres du gouvernement pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions.
Alors que le climat politique reste tendu, ce rejet n’aura sans doute qu’un effet temporaire : le débat sur la responsabilité de l’ancien chef de l’État dans la gestion du pays est désormais ouvert au sein même du Parlement.
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