Kigali tempère l’annonce de Paris
Alors que le président français Emmanuel Macron a affirmé jeudi, à l’issue de la conférence internationale sur les Grands Lacs, que la réouverture de l’aéroport de Goma était « actée » et interviendrait « dans les prochaines semaines », le Rwanda a immédiatement réagi avec prudence. 
 « Paris ne peut rouvrir un aéroport, puisque les premiers concernés ne sont pas là », a déclaré le chef de la diplomatie rwandaise, Olivier Nduhungirehe, en référence au mouvement rebelle M23 — soutenu par Kigali selon Kinshasa et plusieurs rapports onusiens — qui contrôle une partie de l’est de la République démocratique du Congo. Le ministre a souligné que « l’aéroport de Goma est aux mains des autorités de fait, l’AFC/M23 », et que toute décision concernant son utilisation devait être discutée « dans le cadre des négociations de Doha » entre le gouvernement congolais et le mouvement rebelle.
Intervenant ce jeudi à Paris, dans le cadre de la Conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs, le Président Félix Tshisekedi a sollicité l’implication des dirigeants du monde pour une application effective de la résolution 2773 du Conseil de… pic.twitter.com/6ohrtzhdVA
— Présidence RDC 🇨🇩 (@Presidence_RDC) October 30, 2025
 
Un projet à la fois humanitaire et politique 
De son côté, Emmanuel Macron a précisé que cette réouverture serait limitée à des « vols humanitaires, de jour, de petit gabarit », tout en assurant qu’elle se ferait « dans le respect de la souveraineté congolaise ». Le président français a également salué les efforts de médiation du Qatar et des États-Unis pour garantir la mise en œuvre de cette mesure.
À Paris, le ministre @onduhungirehe s'est entretenu avec @LMushikiwabo, Secrétaire générale, @OIFrancophonie. Leurs échanges ont porté sur la coopération entre le Rwanda et l’OIF ainsi que sur la prochaine Conférence ministérielle de la Francophonie, @CmfKigali2025 prévue à… pic.twitter.com/5fINtYLRAO
— Ministry of Foreign Affairs & Int'l Cooperation (@RwandaMFA) October 29, 2025
Mais sur le terrain, la prudence reste de mise. Olivier Nduhungirehe a accusé Kinshasa de violer « quotidiennement » le cessez-le-feu par des frappes aériennes et des attaques de drones visant, selon lui, « les positions de l’AFC/M23 et les populations civiles ». 
Les organisations humanitaires, quant à elles, accueillent cette annonce avec une certaine réserve. « On serait très heureux de pouvoir utiliser l’aéroport de Goma, mais ce n’est pas le seul verrou qui empêche l’aide d’arriver », a rappelé Kevin Goldberg, directeur général de Solidarités International, soulignant l’importance du transport terrestre dans l’acheminement de l’aide vers les populations déplacées. 
A lire aussi : Grands Lacs : Emmanuel Macron annonce plus d’1,5 milliard d’euros d’aide internationale
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