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RDC : le M23 recrute près de 400 magistrats dans l’Est sous son contrôle

Actus. Le mouvement rebelle, qui administre désormais plusieurs territoires congolais, affirme vouloir « relancer la justice » dans les zones qu’il occupe. Une annonce qui inquiète Kinshasa et la communauté internationale.

RDC : le M23 recrute près de 400 magistrats dans l’Est sous son contrôle
Des membres du M23 dans l'est de la RDC - Wikimedia commons

Un appareil judiciaire parallèle en gestation 

Le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, a annoncé lundi le recrutement de près de 400 magistrats dans les territoires qu’il contrôle dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette initiative, présentée comme une étape vers la mise en place d’une « administration complète », marque une nouvelle consolidation du pouvoir du mouvement rebelle dans la région. 
Selon un communiqué signé par son porte-parole Lawrence Kanyuka, le M23 a publié une liste de « candidats magistrats » ayant réussi un test d’évaluation organisé par une « commission de relance de la justice ». Sur 475 dossiers reçus, 378 ont été retenus, a précisé à l’AFP Délion Kimbulungu, président de cette commission, assurant que les lauréats seront bientôt intégrés dans le « système judiciaire de l’administration du M23 ».

Une administration parallèle en plein essor 

Depuis la prise de Goma et Bukavu en début d’année, le M23 s’est imposé comme la principale force dans l’Est du pays, poussant l’armée, la police et les représentants de l’État congolais à fuir ces zones. Le mouvement, qui affirme vouloir « renverser le régime de Kinshasa », administre désormais les territoires conquis à travers des structures civiles, sécuritaires et désormais judiciaires. 
Selon des ONG internationales et les Nations unies, cette mainmise s’accompagne de nombreuses exactions contre les civils. Jusqu’ici, le M23 n’avait jamais disposé d’un cadre juridique formel pour réguler ses activités, se reposant sur ses forces armées et une police interne. 

A lire aussi : RDC : Félix Tshisekedi accuse Paul Kagame de visées territoriales sur l’Est du pays

 

Les accords de paix toujours fragiles 

Cette annonce intervient alors que les accords de paix signés entre la RDC et le Rwanda peinent à être appliqués. En juillet, une déclaration de principe en faveur d’un cessez-le-feu permanent avait été signée à Doha, à la suite d’un accord conclu en juin à Washington. 
Mais sur le terrain, les combats n’ont jamais cessé, chaque camp accusant l’autre de violer la trêve. 
Le président congolais Félix Tshisekedi a indiqué dimanche que les discussions de Doha devraient reprendre cette semaine, avant une rencontre à Washington avec son homologue rwandais Paul Kagame, sous la médiation du président américain Donald Trump, afin « d’entériner les deux accords ». 

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