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RDC : la réouverture de l’aéroport de Goma annoncée par Macron suscite des réserves

Actus. Paris a co-présidé avec le Togo, mandaté par l’Union africaine, une conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs. Une cinquantaine de ministres et chefs d’État ont fait le déplacement pour ce sommet humanitaire. Des initiatives budgétaires et logistiques ont été actées sans annonce de garantit sécuritaire pour les faire appliquer.

RDC : la réouverture de l’aéroport de Goma annoncée par Macron suscite des réserves
À gauche le ministre des affaires étrangères rwandais Olivier Nduhungirehe, à sa droite son homologue français Jean-Noël Barrot lors de la conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs jeudi 30 octobre. - Aurélie Lafeil

Pour garantir le transfert de l’aide humanitaire en République démocratique du Congo, Emmanuel Macron, président français, a annoncé lors de la conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs, tenue à Paris jeudi 30 octobre, la réouverture d’ici les prochaines semaines de l’aéroport de Goma. Sous contrôle du M23 depuis janvier dernier, l’espace aérien a été bloqué par ce groupe armé, soutenu par le Rwanda selon l’ONU.

Absence de représentants du M23

Une initiative perçue comme inadaptée par Lawrence Kanyuka, porte-parole du mouvement rebelle. Dans son communiqué publié le même jour, il estime que ce type de négociation ne peut être annoncé en France, mais dans le "cadre des discussions en cours à Doha sous la médiation qatarienne". Une position partagée par le ministre rwandais des Affaires étrangères.

À la clôture de cet événement, le ministre des affaires étrangères rwandais Olivier Nduhungirehe a dénoncé cette déclaration du président tricolore, annoncée sans que "les premiers concernés" n’y soient. En effet, aucun représentant du mouvement rebelle n’a assisté à ce sommet.

La réouverture de l’aéroport demande des garanties sécuritaires, une assurance essentielle pour les acteurs de terrain. Depuis le début de l’année, 354 incidents ont affecté les travailleurs humanitaires et 13 personnes ont été tuées à l’est de la RDC, selon la diplomatie belge à Kinshasa.

Une vision pour la région des Grands Lacs

Lors du sommet, Félix Tshisekedi, président de la république démocratique du Congo, a affirmé sa volonté de transformer cette crise en un levier régional "plutôt qu’au pillage et à la prédation". Il espère atteindre une paix durable grâce à une intégration économique à l’échelle de la région. La poursuite du "trafic transfrontalier illégal d’or, de coltan ou de cobalt, alimentant des groupes armés", entrave la collaboration économique entre États.

Le renforcement du contrôle africain a été évoqué par Faure Gnassingbé, président du conseil de la République togolaise et représentant de l’Union africaine pour la région des Grands Lacs, afin de "rendre traçable chaque ressource" en provenance de cet espace, sans donner plus de détails sur sa réalisation.

L’engagement pour la paix prend aussi une forme financière : la France a déclaré que cette conférence est parvenue à mobiliser 1,5 milliard d’euros (1,2 milliard de dollars), sans préciser la contribution de chaque pays. Cette mesure tente de répondre au plan de résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies adopté en mars dernier.

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