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Gabon : Sylvia et Noureddin Bongo condamnés à 20 ans de prison par contumace pour détournement de fonds publics

Actus. L’épouse et le fils de l’ancien président Ali Bongo ont été reconnus coupables, mercredi 11 novembre, à Libreville, de détournement massif de fonds publics, blanchiment et corruption. Absents du procès, ils ont également été condamnés à verser plus de 2 000 milliards de francs CFA de dommages à l’État gabonais.

Gabon : Sylvia et Noureddin Bongo condamnés à 20 ans de prison par contumace pour détournement de fonds publics
Sylvia Bongo Ondimba - Flickr

Un procès sous haute tension politique 

La Cour criminelle spécialisée de Libreville a rendu, mercredi 12 novembre, un verdict retentissant : Sylvia Bongo Ondimba, 62 ans, et son fils Noureddin, 33 ans, ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle et à 100 millions de francs CFA d’amende chacun, pour un vaste système de détournement de fonds publics, blanchiment de capitaux et usurpation de fonctions. 
Selon le procureur général Eddy Minang, les témoignages entendus au cours des deux jours de procès ont mis au jour un réseau de captation de l’argent public destiné à enrichir la famille Bongo et ses proches, portant sur plusieurs milliards de francs CFA. Le président de la cour, Jean Mexant Essa Assoumou, a estimé que les faits étaient « établis et d’une gravité exceptionnelle ».

Des sommes colossales à rembourser à l’État gabonais 
  

Outre les peines de prison, la justice a condamné Noureddin Bongo à verser plus de 1 201 milliards de francs CFA (environ 1,83 milliard d’euros) au titre du préjudice financier subi par l’État. Sylvia et son fils devront également payer conjointement 1 000 milliards de francs CFA (environ 1,52 milliard d’euros) pour préjudice moral. Ni les deux accusés, actuellement installés à Londres, ni leurs avocats n’ont assisté à l’audience. « Les conditions d’un procès juste et équitable ne sont toujours pas réunies », a déclaré Noureddin Bongo dans un entretien à l’AFP. 

Des accusations de torture et une défense internationale 


Les anciens dignitaires, arrêtés après le coup d’État du 30 août 2023 qui a porté le général Brice Oligui Nguema au pouvoir, affirment avoir été victimes de tortures répétées durant leurs 20 mois de détention. Ils ont déposé plainte en France, où ils possèdent également la nationalité, dénonçant des sévices infligés par des militaires gabonais. Le président Oligui Nguema a, de son côté, nié toute maltraitance et promis un procès équitable, dans un contexte de transition politique marqué par la volonté affichée de « tourner la page du système Bongo». 

A lire aussi : Gabon : Procès des Bongo à Libreville : Sylvia et Noureddin absents, dénonçent une “mascarade judiciaire” 

Un symbole de la fin d’une ère 
  

Cette condamnation marque une étape majeure dans la chute d’une dynastie qui a régné sans partage sur le Gabon pendant 55 ans : d’abord Omar Bongo, figure de la Françafrique (1967-2009), puis son fils Ali Bongo, déchu après une présidentielle contestée en 2023. 
Pour de nombreux Gabonais, ce procès symbolise le crépuscule d’un régime accusé de corruption endémique et de mauvaise gouvernance, dans un pays pourtant riche en pétrole mais frappé par les inégalités.

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