Un procès sous haute tension politique
Un an après le coup d’État militaire qui a mis fin à 55 ans de règne de la famille Bongo, la justice gabonaise ouvre un procès historique. Sylvia Bongo Ondimba, épouse de l’ancien président Ali Bongo, et leur fils Noureddin Bongo Valentin sont poursuivis pour détournement de biens publics et blanchiment de capitaux. Mais ni la mère ni le fils ne seront présents à l’audience, qui se tient devant la Cour criminelle spéciale de Libreville. Depuis Londres, où il vit en exil, Noureddin Bongo, 33 ans, a confirmé à l’AFP son refus de se présenter : “Les conditions d’un procès juste et équitable ne sont toujours pas réunies”, a-t-il déclaré, dénonçant une “mascarade judiciaire” orchestrée, selon lui, par le régime du général Brice Oligui Nguema.
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— Noureddin Bongo Valentin (@NoureddinBV) November 4, 2025
La vérité finira toujours par éclater.
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“Le sort est déjà décidé au préalable”
Noureddin Bongo affirme qu’assister au procès reviendrait à cautionner une justice “soumise à l’exécutif”. Son avocate, Me Gisèle Eyue-Bekale, a elle aussi annoncé son absence, expliquant qu’elle refusait de “justifier une manipulation judiciaire”. Elle a en parallèle déposé un pourvoi en cassation contre la décision de renvoi devant le tribunal, ce qui, selon la défense, devrait suspendre toute procédure.
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Le général Oligui Nguema, auteur du putsch du 30 août 2023 et élu président en avril dernier, avait promis un procès équitable et transparent. Son entourage dénonce aujourd’hui une tentative de “déstabilisation” orchestrée par la famille Bongo, après la diffusion de vidéos non authentifiées montrant de supposées pressions sur des magistrats. “Quelle que soit la propagande, justice sera rendue”, a réaffirmé Théophane Nzame-Nze Biyoghe, porte-parole de la présidence gabonaise.
Tortures, exil et contre-attaques judiciaires
Arrêtés après le putsch, Sylvia et Noureddin Bongo avaient passé plus de vingt mois en détention, avant d’être libérés en mai dernier pour raisons médicales et de quitter le Gabon avec Ali Bongo. Ils affirment avoir été torturés, physiquement et psychologiquement, pendant leur incarcération.
“Ma mère est brisée, je pense qu’elle ne s’en remettra jamais”, confie Noureddin Bongo, accusant certains proches du président Oligui Nguema d’avoir pris part à ces sévices.
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Les deux membres de la famille Bongo, qui possèdent également la nationalité française, ont déposé plainte pour tortures devant la justice française. “L’enquête avance beaucoup plus vite qu’on ne pouvait l’espérer. Justice sera rendue, même si cela prend du temps”, a assuré Noureddin Bongo à l’AFP.
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