Le gouvernement prévoit de ramener progressivement le déficit qui est de 12,8 % du PIB en 2024 à 7,8 % en 2025, puis à 5,37 % en 2026, puis à 3 % en 2027. Est-ce que ces objectifs sont réalisables, atteignables ?
C'est effectivement un objectif très ambitieux du gouvernement, mais c'est un objectif qui est effectivement très réalisable. Mais permettez-moi de parler un tout petit peu, de faire un peu l’historique de la situation depuis l'avènement du nouveau régime.
Comme vous le savez, le Sénégal a changé de régime en 2024 et le nouveau rythme en place a qualifié les exigences du Code de transparence de l'UEMOA. Ces exigences ont voulu qu’un nouveau gouvernement fasse l'état des lieux des finances publiques et que justement cet état des lieux soit certifié par une réception indépendante dans le gouvernement. Donc le régime en place, à travers l'Inspection générale des finances, a effectivement fait l’état des lieux de la dette. Vous avez ce rapport soumis à la Cour des comptes, structure indépendante, qui a été finalement validé par la Cour des comptes, qui a effectivement vu que la dette n'était plus à 74 %.
Est-ce que cette dette cachée aurait pu être découverte avant ?
Permettez-moi juste d'être factuel. Être factuel, ça veut dire quoi ? Que la dette a été arrêtée à 74. Le gouvernement, une institution indépendante à savoir la Cour des comptes, a certifié le rapport de l'Inspection générale des finances, lequel rapport a dit que la dette était à hauteur de plus 100 % du PIB. Je pense d'ailleurs qu’on doit dépasser les débats sémantiques du genre dette cachée, non comptabilisée, etc.
Ces derniers mois, le gouvernement a fait plusieurs annonces pour trouver des financements, afin de réduire la dette publique et combler le déficit. Parmi les solutions mises en place figurent les diaspora bonds, émis en septembre. Peut-on évaluer son succès où est-ce trop tôt pour évaluer cela ?
C'est un mécanisme que L'État n'avait pas l'habitude d'utiliser et donc c’est tout heureux que ce nouveau gouvernement mise sur cet outil-là. Mais là, c'est encore assez tôt pour dire que les levées de fonds spécifiquement depuis la diaspora ont atteint, disons, les objectifs fixés au préalable.
On peut certes voir effectivement un certain engouement de la diaspora. Mais il faut rappeler que cette levée de fonds sur le marché financier sous-régional n'était pas destinée seulement à la diaspora sénégalaise, bien que la diaspora ait participé. D’ailleurs, vous avez vu qu'il y a plusieurs pays qui ont participé à cette levée de fonds-là, notamment la Côte d'Ivoire et l’autre pays de l'UEMOA.
Dans une autre intervention, le Premier ministre Ousmane Sonko avait averti le peuple sénégalais que ce dernier devra se serrer la ceinture. Du côté des institutions, on observe qu’il a été annoncé une rationalisation du train de vie de l'État et il a aussi été annoncé une hausse des taxes sur le tabac, le Mobile Money et les transactions foncières. C’est une stratégie qui a été dénoncée par l'opposition, qui parle d'une stratégie irréaliste, et le FMI estime aussi qu'il faudrait rester prudent concernant les attentes autour de la hausse de ces taxes. Est-ce que c'est la bonne stratégie que le gouvernement a adoptée en mettant toutes ces taxes ?
Le gouvernement était contraint d'avoir une stratégie de financement. Pourquoi ? Parce qu'on avait un programme avec le FMI. Ce programme a été suspendu, donc leFMI n'a pas décaissé pratiquement depuis 2 ans. Donc depuis que ce gouvernement est en place, il n'a pas bénéficié de décaissements extérieurs , et ça c’est quelque chose qu'il faut souligner. Et donc devant cette situation-là, le gouvernement était contraint d'avoir d'autres stratégies. Et la première stratégie : levée de fonds dans le marché sous-régional. Et la deuxième stratégie : l'élaboration et l'adoption du PRES, le Programme de Redressement Économique et Financier. Et ce programme-là mise effectivement, sur une meilleure mobilisation de ressources endogènes, de ressources intérieures, et c’est à travers la fiscalité.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.