Violences dans l'Ouest ivoirien: gouvernement et ONU se rejettent la responsabilité

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ABIDJAN (AFP) - (AFP)

Le gouvernement ivoirien et l'ONU se sont rejeté samedi la responsabilité de protéger le camp de déplacés de l'ouest de la Côte d'Ivoire, qui a subi vendredi une attaque meurtrière avant d'être détruit.

Le camp de Nahibly, voisin de la ville de Duékoué, était "gardé depuis sa création par les Casques bleus de l'Onuci", la mission onusienne dans le pays, a affirmé le ministère ivoirien de la Défense dans un communiqué lu sur la télévision publique RTI.

En ce qui concerne la sécurité du camp, "la responsabilité première n'est pas la responsabilité de l'Onuci, mais nous avions toujours travaillé avec les autorités pour la gestion de ce camp", a déclaré de son côté un peu plus tôt devant la presse Arnauld Akodjénou, numéro 2 de l'Onuci.

Le "dispositif" de la force onusienne sur ce site était destiné, en accord avec le gouvernement, à sécuriser les acteurs humanitaires opérant auprès des déplacés et à "alerter" en cas de risques, a-t-il expliqué.

Entre 11 et 13 personnes, selon les bilans de l'ONU et de sources locales, ont été tuées et 52 blessées, dont certaines grièvement, vendredi à Duékoué et dans le camp attaqué en représailles à une opération meurtrière dans un quartier de la ville.

Au moment de l'attaque, "totalement imprévisible", du camp par "une foule de plus de 300 personnes, dont certains éléments armés", "au portail se trouvaient une dizaine d'éléments de la force militaire de l'Onuci", qui n'ont "pu contenir" les assaillants, a relaté M. Akodjénou.

"Une vingtaine de militaires onusiens sont venus en renfort" mais ont été "bloqués par cette foule", qui est entrée "de partout" dans le camp, a-t-il ajouté.

Le ministère de la Défense a quant à lui assuré que des détachements de l'armée, de la police et de la gendarmerie s'étaient "immédiatement déployés autour du camp".

"Mais ni le premier cordon de sécurité" établi par les forces ivoiriennes, "ni le deuxième constitué par le bataillon marocain de l'Onuci (présent au camp, ndlr) n'ont suffi pour arrêter" la foule, selon le communiqué lu par le porte-parole du ministère, le commandant Léon Kouakou Alla.

En proie depuis des années à de graves tensions ethniques, l'Ouest reste la région la plus instable du pays plus d'un an après la fin de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, qui a fait quelque 3.000 morts, dont des centaines à Duékoué et dans sa région.

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