Le président kényan élu Uhuru Kenyatta, inculpé de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI), a assuré samedi que le Kenya "reconnaissait ses obligations" vis-à-vis des "institutions internationales", tout en appelant le monde à respecter sa "souveraineté".
Dans son premier discours, peu après la proclamation officielle des résultats de la présidentielle du 4 mars, il a également tendu la main à son principal adversaire Raila Odinga, qui conteste la validité du scrutin.
"Nous reconnaissons et acceptons nos obligations internationales et nous continuerons de coopérer avec toutes les nations et institutions internationales, conformément à ces obligations", a-t-il déclaré à Nairobi, devant des milliers de ses partisans.
"Néanmoins, nous attendons aussi de la communauté internationale qu'elle respecte notre souveraineté et la volonté démocratique du peuple kényan", a-t-il ajouté.
M. Kenyatta, à l'époque soutien du président sortant Mwai Kibaki - qui à 81 ans ne se représentait pas cette année -, est accusé par la CPI d'être impliqué dans l'organisation des violences sur lesquelles avait débouché la précédente présidentielle fin 2007.
L'annonce de la courte défaite de M. Odinga face à M. Kibaki, à l'issue d'un processus de dépouillement opaque et entaché de forts soupçons, avait alors déclenché les pires violences politiques de l'histoire du pays avec plus de 1.000 morts et 650.000 déplacés.
Le vice-président élu, son colistier William Ruto, qui appartenait fin 2007 au camp Odinga, est lui aussi inculpé pour son rôle dans ces violences qui avaient dégénéré en tueries entre communautés.
Le candidat Kenyatta avait assuré qu'il assisterait, même élu, à son procès à La Haye, dont l'ouverture a récemment été reportée du 11 avril au 9 juillet.Le procès de M. Ruto doit lui s'ouvrir le 28 mai.
"Je voudrais remercier mon frère aîné Raila Odinga" et "j'invite tous les candidats (à la présidentielle) à nous aider à faire avancer notre Nation", a également déclaré M. Kenyatta, quelques minutes après l'annonce par son adversaire d'un recours en justice contre les résultats de la présidentielle, marquée selon lui par des "irrégularités massives".
M. Odinga a parallèlement appelé ses partisans au calme, soulignant que "la violence maintenant pourrait détruire ce pays pour toujours".
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