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Au Nigeria, le prix du carburant a quasiment triplé en deux jours

Les prix à la pompe ont quasiment triplé dans les stations-services du Nigeria après l'annonce lundi du nouveau président de mettre fin aux subventions sur le carburant, ont constaté mercredi des journalistes de l'AFP dans plusieurs villes du pays.

AFRICA RADIO

31 mai 2023 à 18h21 par AFP

Tout juste investi président, Bola Tinubu avait déclaré lundi la fin des subventions sur le carburant, l'une de ses promesses de campagne, créant un vent de panique chez les consommateurs qui se sont rués dans les stations-essence créant d'immenses files d'attente dans les grandes villes du pays. L'équipe de communication du président s'était alors empressée de préciser mardi que les subventions arriveraient à échéance fin juin, comme budgétisé par l'administration précédente, décrivant l'achat panique de carburant comme "inutile". Mais au même moment, la compagnie nationale pétrolière (NNPC) affirmait lors d'une conférence de presse, qu'en dépit du budget provisionné, l'Etat ne payait plus. Et que le gouvernement lui devait l'équivalent de 5,7 milliards d'euros au titre des subventions versées par celle-ci. Mercredi, elle annonçait alors qu'elle "avait ajusté ses prix à la pompe dans ses différents points de vente, en lien avec les réalités du marché", actant de fait la fin d'un carburant subventionné pour les Nigérians. Dans les grandes villes du pays, les prix affichés dans les stations-services avaient alors quasiment triplé, provoquant une immense détresse chez les Nigérians, dont près de la moitié vit sous le seuil de pauvreté, et déjà confrontés à une très forte inflation. "L'augmentation du prix du carburant est scandaleuse, la semaine dernière, j'ai acheté du carburant ici à 197 nairas (0,43 US dollar) le litre et maintenant je paie 540 nairas (1,17 US dollar)pour le même litre", fulmine Mustapha Hassan, un fonctionnaire de 45 ans devant une station-essence à Kano, ville la plus peuplée du Nord du Nigeria. "On va devoir se rendre au travail à pied (...) et les prix des biens vont exploser, c'est le peuple qui va en faire les frais", lance-t-il excédé. A Abuja, la capitale politique, situé dans le centre du pays, même augmentation des prix. Et Monday Egbe, un chauffeur de taxi voit déjà les conséquences sur son affaire: "Il n'y a pas de clients, ils restent chez eux, j'ai déjà été obligé d'augmenter le prix de la course de 1.500 à 3.500 naira".