Ce décret signé par le chef de la transition malienne, le général Assimi Goïta, annonce la suspension "jusqu'à nouvel ordre" des partis et des associations à caractère politique, invoquant une "raison d'ordre public".
Cette restriction supplémentaire à toute expression d'opposition sous le régime au pouvoir au Mali intervient alors qu'une nouvelle coalition regroupant une centaine de partis appelle à la mobilisation depuis plusieurs jours. "Les Partis politiques pour la Constitution ont pris connaissance, avec indignation mais sans surprise", de la suspension des activités des partis et associations à caractère politique, indique un communiqué transmis à l'AFP jeudi.
La Coalition annonce "entamer immédiatement une procédure judiciaire en urgence" et dénonce "les actes d'intimidations et les violences dont ses membres sont victimes, parfois orchestrés ou tolérés par des autorités publiques".
Le communiqué dénonce la "tendance systémique des autorités publiques de la transition de restreindre l'espace civique et politique" au Mali. Jeudi soir, dans une déclaration, ces partis politiques ont annoncé le report de leur manifestation prévue vendredi, condamnant "fermement les manoeuvres graves et irresponsables visant à provoquer des affrontements violents entre les Maliens" lors de ce rassemblement. "Les Partis politiques pour la Constitution, conscients de leur responsabilité envers la vie humaine, rejettent toute forme de violence et de tueries planifiées", ajoutent-ils dans un communiqué.
Le Barreau du Mali appelle au respect de l’État de droit, à un dialogue national et à la protection des libertés fondamentales. Il refuse de rester spectateur face à la dérive autoritaire. #Mali #DroitsHumains #Justice pic.twitter.com/Iyyu9JSCVi
— Séga DIARRAH (@segadiarrah) May 8, 2025
Ce rassemblement est reporté à "une très prochaine date", précisent-ils, exhortant "les Maliennes et Maliens de Bamako, de l'intérieur du Mali et ceux résidant à l'étranger à rester mobilisés et à l'écoute des tout prochains mots d'ordre". Fin avril, une concertation nationale organisée par le régime à Bamako, largement boycottée par les partis d'opposition, avait recommandé la suppression pure et simple des partis politiques.
Les autorités n'ont pas appliqué ces recommandations, mais ont annoncé l'abrogation de la loi encadrant le fonctionnement des partis politiques.
Cette décision constitue une étape vers la dissolution des partis, selon des juristes contactés par l'AFP. Craignant cette dissolution, une coalition d'une centaine de partis s'est récemment formée pour "exiger la fin effective de la transition politico-militaire au plus tard le 31 décembre 2025" et appeler "à la mise en place d'un calendrier de retour rapide à l'ordre constitutionnel". Cette nouvelle coalition a réussi à mobiliser plusieurs centaines de personnes lors d'une manifestation samedi dernier à Bamako, un acte de protestation rare depuis l'arrivée au pouvoir des militaires.
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