La junte au pouvoir au Mali a décidé mercredi 7 mai de suspendre "jusqu'à nouvel ordre pour raison d'ordre public" les activités des partis politiques ainsi que celles des "associations à caractère politique", selon un décret signé par le chef de l’État, le général Assimi Goïta, et lu à la télévision nationale.
"Cette mesure s’applique aux activités des partis politiques sur toute l’étendue du territoire national", précise le décret, ajoutant qu’elle concerne aussi "toute autre organisation se réclamant d’un caractère politique".
Une opposition sous pression
Cette décision intervient alors qu’une coalition d’une centaine de partis et de mouvements a prévu de manifester vendredi 9 mai contre leur éventuelle dissolution et pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Débutée par l’abrogation de la loi encadrant le fonctionnement des partis politiques le 30 avril, la séquence actuelle alimente les craintes d’une dérive autoritaire.
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Ces partis exigent "la fin effective de la transition politico-militaire au plus tard le 31 décembre 2025" et la mise en place d’un calendrier clair pour des élections. Samedi dernier, plusieurs centaines de personnes s’étaient déjà réunies à Bamako dans une rare manifestation autorisée contre la junte.
Des précédents inquiétants
Déjà en 2024, les autorités avaient imposé une suspension temporaire des partis pendant trois mois. Cette nouvelle interdiction s’inscrit dans une tendance de restriction croissante de l’espace civique depuis les deux coups d’État successifs de 2020 et 2021. Les observateurs et juristes y voient une répression des voix dissidentes, renforçant les inquiétudes sur la viabilité du processus démocratique au Mali.
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