Après son prix Goncourt 2024, Kamel Daoud publie un essai politique "Il faut parfois trahir" aux éditions Gallimard

Actus. Lauréat du prix Goncourt 2024 pour son roman Houris, Kamel Daoud publie a publié jeudi 8 mai un essai politique intitulé eIl faut parfois trahire, dans lequel il défend sa position de dissident face au régime algérien et aux islamistes. Accusé par une rescapée de la guerre civile d’avoir utilisé son histoire, il fait l’objet de deux mandats d’arrêt internationaux lancés par la justice algérienne.

 Après son prix Goncourt 2024, Kamel Daoud publie un essai politique "Il faut parfois trahir" aux éditions Gallimard
Kamel Daoud et Philippe Claudel, président de l'Académie Goncourt - Aurélie Lafeil

Le prix Goncourt 2024, Kamel Daoud a sorti, jeudi 8 mai, son essai Il faut parfois trahir aux éditions Gallimard. Ce dernier est publié dans la collection Tracts qui regroupe des textes engagés et polémiques. 

L'auteur réfléchit aux origines et aux implications du qualificatif de "traître" qui lui a régulièrement été attribué en Algérie. "Longtemps, alors que j'habitais chez moi et que je vivais à Oran, que je n'ai quitté qu'après cinquante ans, la presse islamiste conservatrice m'a consacré un usage lapidaire de ruse. Elle me qualifiait d'écrivain francophone résidant à Paris. Les auteurs de ces articles savaient que je demeurais à Oran et que je suis tout autant qu'eux arabophone", se souvient Kamel Daoud.

"Pourquoi ai-je choisi de devenir traître? Quel était mon objectif? Une réponse courte: pour la vertu de la fidélité paradoxale (...) En moi persiste, indomptable, ce souci de la dissidence", écrit-il.
L'essai revient sur le sentiment antifrançais dans le pays natal de l'auteur.

 Pour lui, "on peut se montrer patriote, heureux, fier et traverser son identité, précisément parce qu'on a réussi à devenir francophone et algérien". "J'espère que nous serons tous des traîtres un jour", ajoute-t-il. "Je suis traître, et je suis partisan de la pluralité, de la multiplicité, de la variance et des pérégrinations".

Deux mandats d'arrêt lancés contre l'auteur et son épouse 


La justice algérienne a lancé deux mandats d'arrêts internationaux contre Kamel Daoud et son épouse psychiatre, afin de les faire juger pour violation de la vie privée d'une plaignante algérienne, qui les accuse d'avoir utilisé le récit de sa vie pour "Houris".

Cette plaignante, Saâda Arbane, est une rescapée d'un massacre pendant la décennie noire de guerre civile en Algérie (1992-2002, 200.000 morts). Apprenant être visé par ces mandats d'arrêt, Kamel Daoud a indiqué mercredi 7 mai par la voix de son avocate qu'il allait les contester auprès d'Interpol.

Une procédure civile pour le même motif est en cours devant le tribunal judiciaire de Paris.

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Les rendez-vous santé
Nos applications
Facebook
Twitter
Instagram
Après son prix Goncourt 2024, Kamel Daoud publie un essai politique "Il faut parfois trahir" aux éditions Gallimard