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Banque mondiale: le candidat Ajay Banga affirme que le modèle "de croissance avec de fortes émissions" est dépassé

Le candidat des Etats-Unis à la présidence de la Banque mondiale, Ajay Banga, en déplacement mercredi au Kenya, a affirmé que le monde ne pouvait continuer "sur le modèle antérieur de croissance avec de fortes émissions" de gaz à effet de serre.

AFRICA RADIO

8 mars 2023 à 11h06 par AFP

"Nous ne pouvons pas nous le permettre, nos enfants ne peuvent pas se le permettre", a déclaré Ajay Banga lors d'une conférence de presse à Nairobi, donnée dans l'enceinte d'une école de commerce. Ajay Banga, 63 ans, a été choisi par le président américain Joe Biden pour prendre la tête de la Banque mondiale. L'actuel président de l'institution, David Malpass, a annoncé en février qu'il quitterait son poste avec un an d'avance, à compter du 30 juin, en pleine réforme de la Banque mondiale, pressée d'en faire plus sur la question climatique. Il s'était récemment trouvé sous le feu des critiques, accusé par l'ancien vice-président américain, Al Gore, d'être climatosceptique et de n'avoir pas su renforcer le financement de projets climatiques dans les pays en développement. Face au réchauffement climatique, "il faut faire davantage sur l'adaptation", a martelé Ajay Banga, poussant à des partenariats avec le secteur privé. M. Banga, Américain né en Inde, est à ce stade le seul candidat déclaré et sa candidature a déjà reçu le soutien de plusieurs pays émergents, comme l'Inde, le Kenya, ou le Ghana. "Je ne suis pas une femme mais j'apporte beaucoup de diversité", a-t-il également affirmé. "Je suis un défenseur de l'égalité, pas seulement de genre, mais aussi sur l'origine ou l'orientation sexuelle", a-t-il affirmé. "Je pense que ce que le président des États-Unis a fait, ce qui est tout à fait admirable, c'est qu'il a choisi quelqu'un dont la formation, l'expérience, l'éducation, tout cela est différent" que les profils précédents "pour un poste comme celui-ci", a-t-il poursuivi. Le Kenya est la deuxième étape de la tournée d'Ajay Banga, après la Côte d'Ivoire, qui le mènera aux quatre coins de la planète. Le choix américain a suscité des critiques, notamment sur le fait qu'une femme n'ait pas été désignée mais aussi sur le parcours de M. Banga dans le secteur privé, après avoir notamment dirigé Mastercard entre 2010 et 2020. "Nous n'avons pas besoin d'un autre président de la Banque mondiale qui défendra les intérêts des entreprises dans les combustibles fossiles et l'agriculture industrielle", avait affirmé en février l'ONG les Amis de la Terre. Le processus de nomination pour le quatorzième président de l'institution a été lancé le 23 février. Depuis la création de la Banque mondiale au lendemain de la Seconde guerre mondiale, l'institution a toujours été dirigée par un Américain, alors que, par un accord tacite entre puissances occidentales, le Fonds monétaire international (FMI) a toujours eu un Européen à sa tête. La sélection devrait intervenir début mai.