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Mali: opérations de Barkhane contre des jihadistes dont un cadre

La force française anti-jihadiste Barkhane, en pleines manoeuvres logistiques pour quitter le Mali, a revendiqué vendredi de nouvelles opérations et la neutralisation d'un cadre affilié à Al-Qaïda.

AFRICA RADIO

1er avril 2022 à 19h06 par AFP

Le 28 mars, "Barkhane a neutralisé le chef d'un groupe impliqué dans différentes attaques indirectes contre Barkhane et les forces internationales, Boubacar Banon", alias Biyaou, a indiqué le porte-parole de l'état-major, le colonel Pascal Ianni. Cadre du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim en arabe), "il a été neutralisé par une frappe de drone alors qu'il circulait à moto à 30 km au nord de Gossi", a-t-il précisé, saluant "un nouveau succès tactique qui permet d'affaiblir le Jnim et un réseau de cellules actif dans la région de Gao". Après une carrière dans le banditisme et le trafic d'armes, ce chef peul faisait partie initialement du groupe Etat islamique au grand Sahara (EIGS) avant de rejoindre le Jnim, selon l'état-major français. Il se spécialisait dans "des actes de prédation, d'embuscade et de rezzou (razzia, attaque surprise, ndlr) à l'encontre de la population civile", selon la même source. "Il commandait aussi un réseau de poseurs d'engins explosifs improvisés, représentant une menace à l'encontre de la population civile et des convois de Barkhane ou des forces internationales qui transitaient dans la zone". Deux autres opérations menées respectivement le 26 et le 31 mars ont elles aussi permis la neutralisation (terme utilisé par l'armée française pour signifier élimination) d'autres jihadistes dans le Liptako malien. Au total une quinzaine de jihadistes ont été tués, auxquels s'ajoutent 15 autres le 24 mars, affiliés cette fois à l'EIGS, déjà évoqués par l'armée française. "Cela fait une trentaine (de jihadistes) neutralisés dans le Liptako. Cela illustre que pendant que nous réarticulons le dispositif et nous menons des manoeuvres logistiques assez complexes, nous continuons à combattre les groupes armées terroristes", a insisté le colonel Ianni. Quelque 2.400 militaires français sont déployés au Mali, sur un total de 4.600 au Sahel. En février, la France avait annoncé son retrait "en raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes", des militaires qui ont pris le pouvoir par deux coups d'Etats successifs. Paris a depuis plusieurs fois réaffirmé qu'elle n'entendait pas cesser son combat contre les jihadistes qui sévissent dans la région et souhaitait travailler avec les pays voisins du Golfe de Guinée et d'Afrique de l'Ouest, où les jihadistes menacent de se disséminer.