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Migrants: l'accord avec le Royaume-Uni n'est pas du "commerce d'humains" (président rwandais)

L'accord scellé avec le Royaume-Uni pour envoyer au Rwanda des migrants et des demandeurs d'asile, qui a suscité la controverse, n'est pas un accord sur "le commerce d'êtres humains", a affirmé le président rwandais Paul Kagame.

AFRICA RADIO

22 avril 2022 à 18h36 par AFP

"Il serait erroné que les gens en concluent d'un +Oh vous savez, le Rwanda a eu de l'argent+", a déclaré le président lors d'un séminaire virtuel avec une université américaine, selon une vidéo postée sur Twitter par son cabinet jeudi. "Nous ne faisons pas le commerce d'êtres humains, s'il vous plaît. Ce n'est pas le cas. En fait, nous sommes en train d'aider", a-t-il ajouté, décrivant cet accord comme une "innovation" mise en avant par le Rwanda. Le Royaume-Uni a présenté le 14 avril un projet permettant d'envoyer au Rwanda les demandeurs d'asile arrivés illégalement sur le sol britannique, espérant dissuader les traversées clandestines de la Manche en pleine augmentation. En vertu de cet accord, Londres financera dans un premier temps le dispositif à hauteur de 120 millions de livres (144 millions d'euros). Le gouvernement rwandais a précisé qu'il proposerait la possibilité "de s'installer de manière permanente au Rwanda s'ils le souhaitent". Lors de la présentation de cet accord, le Premier ministre britannique Boris Johnson avait vanté ce pays d'Afrique de l'Est comme l'un des "plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d'accueil et d'intégration des migrants". Ce projet, susceptible de s'appliquer à tous les étrangers entrés illégalement, d'où qu'ils viennent (Iran, Syrie, Erythrée...), a suscité des réactions scandalisées et la "forte opposition" de l'ONU. L'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a critiqué l'accord en déclarant que les personnes fuyant les conflits et les persécutions "ne devraient pas être traitées comme des marchandises". Paul Kagame a, lui, affirmé que le Rwanda accueillait des réfugiés depuis "des décennies", surtout venus de pays voisins. Le Rwanda a accueilli par le passé des migrants africains bloqués en Libye dans le cadre d'un accord en 2018 avec l'Union africaine et le HCR. Concernant l'accueil de réfugiés libyens, le président rwandais a commenté: "lorsque la question s'est posée à moi, j'ai dit: +eh bien, nous ne sommes pas un pays riche, nous ne sommes pas un grand pays, mais il y a des solutions, nous pouvons toujours aider, trouver et résoudre de gros problèmes". L'année dernière, le pays avait offert l'asile à des Afghans fuyant l'arrivée des talibans au pouvoir.