Tunisie : le président Kaïs Saïed réélu à une majorité écrasante de 90,7% des suffrages.

Sénégal : Macky Sall face à Ousmane Sonko

L'écrivaine Djaïli Amadou Amal vient de sortir son nouveau roman "Le harem du roi" 

Rencontre. Imane Ayissi : “Je ne suis pas le meilleur,  mais j’ai été cohérent et régulier” 

Cameroun : porté disparu, l'influenceur Ramon Cota retrouvé en détention à Yaoundé   

Afrique : la variole du singe ou Monkeypox ( Mpox) continue de sévir cet été

Forum investir en Afrique 2024 :"Nous tendons la main aux investisseurs privés"

Hugo Ekitike : "Le Cameroun a besoin de lui"

A la frontière camerounaise, les rebelles centrafricains imposent un blocus de Bangui

La mitrailleuse du blindé pointe en direction de la Centrafrique. Au poste-frontière camerounais de Garoua Boulaï, en "état d'alerte maximale", les gendarmes sont aux aguets, au milieu de centaines de camions de marchandises bloqués et de réfugiés centrafricains fuyant leur pays.

De l'autre c&ocirc;t&eacute;, la Centrafrique, ravag&eacute;e par huit ann&eacute;es d'une guerre civile, vit un nouveau drame: dix jours avant la pr&eacute;sidentielle du 27 d&eacute;cembre, les plus puissants des groupes arm&eacute;s qui se partagent deux tiers du territoire ont lanc&eacute; une offensive contre le r&eacute;gime du pr&eacute;sident Faustin Archange Touad&eacute;ra, finalement r&eacute;&eacute;lu.
Si s'emparer de Bangui semble difficile face &agrave; une arm&eacute;e renforc&eacute;e par des milliers de Casques bleus de l'ONU, de militaires et de paramilitaires &eacute;trangers lourdement &eacute;quip&eacute;s, les groupes arm&eacute;s s&egrave;ment la terreur parmi les civils &agrave; des centaines de kilom&egrave;tres de la capitale.
Ils tentent d'asphyxier Bangui en multipliant les attaques, souvent fugaces, le long de la route nationale 3 puis 1 (RN1), un axe routier absolument crucial pour l'approvisionnement de la Centrafrique, un des pays les plus pauvres du monde, enclav&eacute; au coeur du continent et qui importe l'essentiel de ses biens du Cameroun.
Garoua Boula&iuml;, &agrave; 725 km &agrave; l'ouest de Bangui, est la plaque tournante de cette voie reliant Bangui et Douala, grand port et capitale &eacute;conomique du Cameroun.Mais cette ville frontali&egrave;re de 80.000 &acirc;mes est aujourd'hui devenue un immense parking, o&ugrave; s'entassent depuis trois semaines plus de 400 camions &agrave; destination de Bangui.
Elle a &eacute;t&eacute; plac&eacute;e en "&eacute;tat d'alerte maximale", assure &agrave; l'AFP un responsable local de la police, sous couvert d'anonymat, afin de pr&eacute;venir d'&eacute;ventuelles incursions des rebelles centrafricains.

- Flamb&eacute;e des prix -

Des soldats d'&eacute;lite, notamment des commandos du tr&egrave;s redout&eacute; bataillon d'intervention rapide (BIR), tiennent des positions avanc&eacute;es dans les environs, assurent les autorit&eacute;s, mais on ne les voit pas en ville.Ils sont probablement embusqu&eacute;s dans le no man's land aux abords de la fronti&egrave;re, interdit d'acc&egrave;s.
Ce sont de nombreux gendarmes qui sillonnent les rues le jour, jusque dans les h&ocirc;tels et les buvettes.Et les policiers la nuit, qui contr&ocirc;lent scrupuleusement les pi&egrave;ces d'identit&eacute; et embarquent ceux qui n'en n'ont pas.
Deux cents camions en moyenne passent chaque jour en Centrafrique par Garoua Boula&iuml; en temps normal, selon le syndicat des transporteurs camerounais.
"La fronti&egrave;re est d&eacute;sormais ferm&eacute;e", explique le responsable de la police.Au d&eacute;but de la crise, des chauffeurs passaient mais faisaient rapidement demi-tour en raison des attaques sur la RN1.
A Bangui m&ecirc;me, s'il n'y a pas encore de p&eacute;nurie, les effets de ce blocus commencent &agrave; se faire sentir: les prix de certains biens alimentaires flambent et supermarch&eacute;s et grossistes assurent que leurs stocks d'un mois s'&eacute;puisent.
A Garoua Boula&iuml;, des centaines de camions sont fig&eacute;s sur le bas-c&ocirc;t&eacute;.Et des centaines d'autres sur un terrain devant la sous-pr&eacute;fecture, transform&eacute; en gigantesque parking.
Oumarou Tougou en est le gardien.La nuit, il patrouille inlassablement ce d&eacute;dale, une lampe torche &agrave; la main."Je fais la ronde pour veiller &agrave; ce qu'il n'y ait pas de vol", assure-t-il.

- 4.000 r&eacute;fugi&eacute;s -&nbsp;

Sous un semi-remorque charg&eacute; de 32 tonnes d'acier, Nickson, un "moto-boy" - l'assistant du chauffeur - est assis sur un drap."Je dors l&agrave; depuis 21 jours", souffle-t-il, le visage &agrave; peine &eacute;clair&eacute; par son t&eacute;l&eacute;phone portable.&nbsp;"Il fait froid la nuit.Nous n'avons pas grand-chose &agrave; manger", se plaint le jeune Camerounais.
Gabin, 22 ans, "moto-boy" centrafricain, attise le feu de bois sous une marmite."Je fais la cuisine pour notre groupe" de 44 conducteurs et leurs assistants, explique-t-il.
Si la plupart viennent de Douala, d'autres sont arriv&eacute;s du Tchad depuis pr&egrave;s d'un mois.Comme Abdel Habid et 16 autres Tchadiens qui ont conduit 1.000 km avec leurs citernes de carburants pour Bangui."Ce n'est plus tenable, il faut s&eacute;curiser la route", implore-t-il.
Mais quand ceux-ci prient pour entrer en Centrafrique, d'autres remercient le ciel d'avoir pu la fuir.En moins d'un mois, le HCR a recens&eacute; 4.000 r&eacute;fugi&eacute;s centrafricains ayant franchi le poste de Garoua Boula&iuml; pour entrer au Cameroun.
Sur l'esplanade d'un vieux b&acirc;timent de Garoua Boula&iuml;, des centaines de personnes patientent en file indienne pour s'enregistrer.Des femmes et des enfants sont assis au sol sur une b&acirc;che blanche, d'autres attendent &agrave; l'ombre de quelques arbres.
Barbara, 6 ans, tend les doigts pour les empreintes.Sa maman, Vanessa, 22 ans, essaye de calmer Mariana, son b&eacute;b&eacute; de 4 mois blottie contre sa poitrine."Nous avons fui lorsque les rebelles ont attaqu&eacute;", se lamente-t-elle apr&egrave;s 300 km &agrave; moto depuis son village de Baboua.
Enceinte presque &agrave; terme, Loraine, elle, a travers&eacute; la fronti&egrave;re apr&egrave;s une longue marche "en brousse", la peur au ventre d'&ecirc;tre "tu&eacute;e par les rebelles" parce que son p&egrave;re "travaille avec les douaniers".&nbsp;

A la frontière camerounaise, les rebelles centrafricains imposent un blocus de Bangui

La mitrailleuse du blindé pointe en direction de la Centrafrique. Au poste-frontière camerounais de Garoua Boulaï, en "état d'alerte maximale", les gendarmes sont aux aguets, au milieu de centaines de camions de marchandises bloqués et de réfugiés centrafricains fuyant leur pays.

Podcast

Tunisie : le président Kaïs Saïed réélu à une majorité écrasante de...

Sénégal : Macky Sall face à Ousmane Sonko

A lire aussi

L'écrivaine Djaïli Amadou Amal vient de sortir son nouveau roman...

Rencontre. Imane Ayissi : “Je ne suis pas le meilleur, mais j’ai...

Cameroun : porté disparu, l'influenceur Ramon Cota retrouvé en...

Afrique : la variole du singe ou Monkeypox ( Mpox) continue de...

Forum investir en Afrique 2024 :"Nous tendons la main aux...

Hugo Ekitike : "Le Cameroun a besoin de lui"