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Tout de blanc v&ecirc;tue, cette sculpturale jeune femme de 20 ans, s'exprimait vendredi soir dans les coulisses de la Fashion Week de Lagos, entour&eacute;e d'&eacute;toffes luxuriantes et de mannequins aux jambes de gazelle.Un g&eacute;n&eacute;rateur vrombit en arri&egrave;re-plan - la r&eacute;ponse du Nigeria &agrave; un r&eacute;seau d'alimentation &eacute;lectrique erratique et un symbole de pers&eacute;v&eacute;rance face &agrave; l'adversit&eacute;.
"Nous sommes toujours en qu&ecirc;te de quelque chose que nous n'avons pas vu auparavant, quelque chose qui est hors de ce monde", dit-elle."Maintenant nous avons des internationaux, des starlettes, des c&eacute;l&eacute;brit&eacute;s de Paris, Milan, New York, tout le monde vient voir ce qu'est Lagos".
Les cr&eacute;ateurs de mode de Lagos sont courtis&eacute;s par des lanceurs de tendance internationaux &agrave; la recherche de talents et d'inspiration au moment o&ugrave; l'afrobeat et la mode africaine prennent d'assaut les Etats-Unis.
Le succ&egrave;s de la Fashion Week de Lagos, qui s'ach&egrave;ve samedi, illustre l'int&eacute;r&ecirc;t croissant pour la mode africaine, ses couleurs revigorantes, ses imprim&eacute;s sophistiqu&eacute;s et&nbsp;son style urbain &agrave; nul autre pareil.
Vendredi, au d&eacute;fil&eacute; Moofa, le public a pu admirer de fluides robes en soie, des superpositions orn&eacute;es de dentelle, de d&eacute;sinvoltes chapeaux blancs, repr&eacute;sentatifs du funk des ann&eacute;es 70.
La mode masculine d'Ugo Monye a fait hurler de joie le public, au son d'une chanson remix&eacute;e de la bande-son du film "Black Panther" et de batteurs live.
Le Nigeria a connu une ann&eacute;e exceptionnelle, en termes de mode, avec la pr&eacute;sence &agrave; Lagos de mannequins de premier plan et une &eacute;quipe de Coupe du Monde flamboyante qui a s&eacute;duit les fans du monde entier.
L'ex-mannequin vedette Naomi Campbell est venue d&eacute;filer &agrave; Lagos en avril.Elle est tomb&eacute;e amoureuse de cette m&eacute;gapole d'une vingtaine de millions d'habitants dont le rythme implique une cr&eacute;ativit&eacute; qui s'adapte ou meurt.
"Je ne voulais pas repartir", a-t-elle dit &agrave; propos de son s&eacute;jour au Nigeria.
Peu apr&egrave;s, le Nigeria a &eacute;t&eacute; &agrave; nouveau sous les feux de la rampe gr&acirc;ce au maillot &agrave; zigzags verts et blancs port&eacute; par les Super Eagles lors de la coupe du monde de football 2018.
"Je pense que les gens commencent &agrave; voir ce que nous avons", estime Amaka Osakwe, directeur artistique de Maki Oh, l'une des marques les plus connues d'Afrique de l'Ouest.
Un chemisier noir d'Oh, avec des manches volant&eacute;es &agrave; pois et le nom de la marque en lettres jaunes, a fait les gros titres cette ann&eacute;e, apr&egrave;s avoir &eacute;t&eacute; port&eacute; par la chanteuse Lady Gaga sur le tournage de son film "A Star is born".
"Nous avons montr&eacute; que nous y sommes arriv&eacute;s et que nous avons notre place &agrave; l'&eacute;chelle du monde", a d&eacute;clar&eacute; Amaka Osakwe.
La s&eacute;duction est ind&eacute;niable.Suzy Menkes, r&eacute;dactrice de mode pour le magazine Vogue, a ainsi salu&eacute; sur Instagram "l'&eacute;l&eacute;gance de motifs africains finement ouvrag&eacute;s&nbsp;sur la soie", &agrave; propos d'une cape bleu indigo dessin&eacute;e par Folake Coker.&nbsp;
Par ailleurs, la star de l'afrobeat WizKid, dont le style urbain est repr&eacute;sentatif de Lagos, a r&eacute;cemment particip&eacute; &agrave; une campagne pour Moschino et d&eacute;fil&eacute; pour Dolce et Gabanna.
La capitale &eacute;conomique du Nigeria &eacute;merge d&eacute;sormais comme une destination privil&eacute;gi&eacute;e par les cr&eacute;ateurs africains pour montrer leur travail.
"Lagos a ces vibrations et cette &eacute;nergie r&eacute;solument africaines", estime Iona McCreath, un styliste de 22 ans venu de Nairobi pour pr&eacute;senter la griffe KikoRomeo.&nbsp;"Si vous r&eacute;ussissez au Nigeria, vous r&eacute;ussissez en Afrique", dit-il.
Pour certains, c'est comme si la mode africaine recevait enfin ce qu'elle m&eacute;rite, apr&egrave;s des ann&eacute;es d'efforts.
"Bien s&ucirc;r, nous avons construit cela, le monde a chang&eacute;", observe Abrima Erwiah, cofondatrice de Studio One Eighty Nine, un collectif cr&eacute;atif qui se partage entre le Ghana et New York.&nbsp;
"Je pense que nous exportons de la culture", dit-elle, c'est tr&egrave;s responsabilisant".

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