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"Biens mal acquis": trois ans avec sursis et 30 millions d'euros d'amende en appel pour Teodorin Obiang

"Biens mal acquis": l'entourage du président djiboutien visé par une enquête en France

Nouvel épisode dans la saga des "biens mal acquis": la justice française a ouvert une enquête visant l'entourage du président de Djibouti Ismaïl Omar Guelleh à la suite d'une plainte de l'ONG Sherpa sur l'acquisition de propriétés immobilières à Paris.

Cette plainte a &eacute;t&eacute; d&eacute;pos&eacute;e le 16 octobre par Sherpa et le Collectif europ&eacute;en de la diaspora djiboutienne (CEDD) pour "abus de biens sociaux, d&eacute;tournement de fonds publics, abus de confiance et corruption d'agents publics &eacute;trangers" et vise des "membres de l'entourage du pr&eacute;sident de Djibouti", a indiqu&eacute; vendredi l'ONG dans un communiqu&eacute;.
Apr&egrave;s analyse, une enqu&ecirc;te pr&eacute;liminaire a &eacute;t&eacute; confi&eacute;e &agrave; l'Office central pour la r&eacute;pression de la grande d&eacute;linquance financi&egrave;re (OCRGDF), a confirm&eacute; une source polici&egrave;re &agrave; l'AFP.
Sollicit&eacute;, le parquet national financier s'est abstenu de tout commentaire.
La plainte se concentre sur des biens immobiliers situ&eacute;s dans trois arrondissements hupp&eacute;s de Paris (8e, 16e et 17e) et appartenant &agrave; des membres de la famille du chef de l'Etat djiboutien, au pouvoir depuis dix-neuf ans dans ce petit pays hautement strat&eacute;gique de la corne de l'Afrique o&ugrave; la France compte une forte pr&eacute;sence militaire.
"Personne ne peut croire s&eacute;rieusement que ces biens immobiliers, dont la valeur est aujourd'hui pour certains d'entre eux de l'ordre de plusieurs millions d'euros, ont pu &ecirc;tre acquis par le seul fruit du salaire des membres de la famille d'Isma&iuml;l Omar Guelleh et de ses proches", est-il &eacute;crit dans la plainte, que l'AFP a pu consulter.

- "Pays corrompu" -

Or, selon les plaignants, qui s'appuient sur des indices de perception de la corruption et plusieurs rapports internationaux, "il est acquis que, de fa&ccedil;on end&eacute;mique, la R&eacute;publique de Djibouti est un pays tr&egrave;s largement corrompu, cette corruption &eacute;tant mise en oeuvre &agrave; l'initiative et au b&eacute;n&eacute;fice du pr&eacute;sident de la R&eacute;publique, de ses proches et de son clan".
En particulier, les r&ocirc;les de l'&eacute;pouse du pr&eacute;sident, Kadra Haid, et de son gendre, Tommy Tayoro Nyckoss, &agrave; la t&ecirc;te de soci&eacute;t&eacute;s civiles immobili&egrave;res en France, soul&egrave;vent des interrogations.
M. Nyckoss, &eacute;poux de la fille a&icirc;n&eacute;e du pr&eacute;sident, "semble &ecirc;tre une personnalit&eacute;-pivot, centrale, dans la mise en &oelig;uvre des op&eacute;rations effectu&eacute;es depuis des ann&eacute;es par la famille d'Isma&iuml;l Omar Guelleh aux fins de d&eacute;tournement d'avoirs publics", affirme la plainte.&nbsp;
Autre point &agrave; &eacute;claircir: le r&ocirc;le de la Banque pour le commerce et l'industrie-Mer Rouge (BCI-MR), une filiale de la banque fran&ccedil;aise Bred, dans la mise &agrave; disposition de pr&ecirc;ts immobiliers.&nbsp;
Plusieurs proc&eacute;dures sont d&eacute;j&agrave; en cours en France dans des dossiers dits de "biens mal acquis".
En 2017, le vice-pr&eacute;sident de Guin&eacute;e &eacute;quatoriale, Teodorin Obiang, avait &eacute;t&eacute; condamn&eacute; &agrave; Paris &agrave; trois ans de prison avec sursis et 30 millions d'euros d'amende, &eacute;galement avec sursis, pour s'&ecirc;tre b&acirc;ti frauduleusement un patrimoine en France.
L'enqu&ecirc;te avait mis au jour l'ampleur du patrimoine de Teodorin Obiang, qui a fait appel du jugement: objets d'art, voitures de luxe, ou h&ocirc;tel particulier de&nbsp;101 pi&egrave;ces, avec hammam et discoth&egrave;que...
Il &eacute;tait le premier dignitaire &agrave; &ecirc;tre jug&eacute; dans le cadre de ces proc&eacute;dures lanc&eacute;es en 2010 en France.La justice fran&ccedil;aise enqu&ecirc;te &eacute;galement sur les patrimoines amass&eacute;s en France par les proches de Denis Sassou Nguesso (Congo), du d&eacute;funt Omar Bongo (Gabon) ou encore du pr&eacute;sident centrafricain d&eacute;chu Fran&ccedil;ois Boziz&eacute;.
Selon le communiqu&eacute; de Sherpa, "des d&eacute;veloppements sont attendus" dans les informations judiciaires ouvertes contre le clan de M. Sassou-Nguesso, celui d'Ali Bongo, h&eacute;ritier d'Omar Bongo, ainsi que dans l'affaire qui vise Rifaat Al-Assad, l'oncle du pr&eacute;sident syrien Bachar Al-Assad.

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