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Centrafrique: à Bangui, de nouveaux affrontements font au moins 30 morts

De nouveaux affrontements meurtriers entre miliciens et commerçants mercredi et jeudi ont coûté la vie à au moins trente personnes au PK5, quartier majoritairement musulman de Bangui devenu l'une des zones les plus dangereuses de la capitale centrafricaine depuis 2014.

"33 corps ont &eacute;t&eacute; apport&eacute;s &agrave; la mosqu&eacute;e", a affirm&eacute; &agrave; l'AFP Awad Al Karim,&nbsp;imam de la mosqu&eacute;e Ali Babolo, selon lequel les commer&ccedil;ants ont pris les armes pour s'opposer &agrave; la taxation impos&eacute;e par les groupes d'autod&eacute;fense qui r&egrave;gnent dans le quartier.
Une source s&eacute;curitaire &eacute;voque au moins trente morts, sans plus de pr&eacute;cision.De son c&ocirc;t&eacute;, le pr&eacute;sident de la Croix-Rouge centrafricaine, Antoine Mbaobogo, &eacute;tablit un bilan qui "&eacute;tait de 23 morts &agrave; 16H00 et serait d&eacute;sormais de 33", affirmant qu'il "reste des corps pr&egrave;s du march&eacute;".
Ni la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), ni les autorit&eacute;s centrafricaines ne contr&ocirc;lent le PK5, et aucun bilan officiel des affrontements n'&eacute;tait disponible jeudi, la Minusca se contentant d'&eacute;voquer "des dizaines de victimes".
La rue principale du PK5, art&egrave;re &eacute;conomique de Bangui, &eacute;tait d&eacute;sert&eacute;e par les passants jeudi apr&egrave;s-midi.De nombreuses boutiques ont&nbsp;&eacute;t&eacute; pill&eacute;es, a constat&eacute; un journaliste de l'AFP.
"On en a marre!A chaque fois, (les miliciens nous) demandent de l'argent", peste un commer&ccedil;ant, propri&eacute;taire de plusieurs boutiques, qui demande &agrave; garder l'anonymat.
Comme plusieurs de ses confr&egrave;res, il monte la garde dans la rue, arm&eacute; d'une kalachnikov.Des explosions de grenades et des rafales d'armes automatiques &eacute;taient encore audibles dans l'apr&egrave;s-midi, apr&egrave;s avoir retenti dans la capitale centrafricaine d&egrave;s mercredi soir.&nbsp;
La d&eacute;termination des commer&ccedil;ants a pris les miliciens de court, eux qui s'&eacute;taient habitu&eacute;s &agrave; les "taxer" depuis qu'ils avaient pris le contr&ocirc;le du quartier, en 2013.
"On veut faire un vrai travail", affirme d&eacute;sormais un jeune milicien de 19 ans.Il faisait jusqu'&agrave; pr&eacute;sent le guet pour un des groupes arm&eacute;s du quartier mais d&eacute;clare &agrave; pr&eacute;sent vouloir se ranger, bl&acirc;mant "les grands" de son groupe pour les violences.
"Nous avons d&eacute;p&ecirc;ch&eacute; sur place une force de r&eacute;action rapide" a indiqu&eacute; Bili Aminou Alao, porte-parole de la Minusca."Une partie du march&eacute; a &eacute;t&eacute; br&ucirc;l&eacute;e, ainsi que quelques v&eacute;hicules", a-t-il ajout&eacute;.

- Quartier inaccessible -

"Entre 40 et 50 boutiques ont &eacute;t&eacute; br&ucirc;l&eacute;es, ainsi que quatre &agrave; cinq maisons" a pr&eacute;cis&eacute; &agrave; l'AFP le colonel Patrick Bidilou Niabode, directeur g&eacute;n&eacute;ral de la protection civile centrafricaine.
Les sapeurs-pompiers volontaires qu'il encadre ont r&eacute;ussi &agrave; &eacute;teindre deux feux jeudi qui se propageaient dans le march&eacute;, mais ont d&ucirc; abandonner deux maisons aux flammes en raison des &eacute;changes de tirs nourris &agrave; proximit&eacute;, selon le colonel Bidilou.
Le PK5 est en proie &agrave; des violences sporadiques depuis 2014.C'est dans ce quartier commer&ccedil;ant que s'&eacute;taient r&eacute;fugi&eacute;s beaucoup de musulmans de Bangui apr&egrave;s les affrontements entre rebelles de la S&eacute;l&eacute;ka et groupes anti-balaka qui ont ravag&eacute; la capitale apr&egrave;s la chute du pr&eacute;sident Fran&ccedil;ois Boziz&eacute; en 2013.
Depuis, les ruelles du PK5 sont tenues par une myriade de groupes autoproclam&eacute;s d&rsquo;autod&eacute;fense constitu&eacute;s depuis 2013.
En avril 2018, la Minusca avait lanc&eacute; l'op&eacute;ration Sukula (Nettoyage en s&auml;ng&ouml;, la langue nationale) pour arr&ecirc;ter un chef de milice.&nbsp;Cette op&eacute;ration r&eacute;pondait &agrave; un appel lanc&eacute; par l'association des commer&ccedil;ants du PK5 qui avait fix&eacute; un ultimatum &agrave; la Minusca pour qu'elle d&eacute;mant&egrave;le ces groupes arm&eacute;s, accus&eacute;s de violences, d'exactions et d'extorsions de fonds.
L'op&eacute;ration s'&eacute;tait sold&eacute;e par un &eacute;chec, avec une trentaine de morts et une centaine de bless&eacute;s.
Riche en ressources naturelles, la&nbsp;Centrafrique&nbsp;est d&eacute;chir&eacute;e par la guerre, qui a forc&eacute; pr&egrave;s d'un quart des 4,5 millions d'habitants &agrave; fuir leur domicile.
Un accord de paix a &eacute;t&eacute; sign&eacute; &agrave; Bangui d&eacute;but f&eacute;vrier entre le gouvernement et quatorze groupes arm&eacute;s.Il est le huiti&egrave;me sign&eacute; depuis le d&eacute;but de la crise mais la situation s&eacute;curitaire reste particuli&egrave;rement fragile dans ce pays qui compte parmi les plus pauvres au monde.&nbsp;

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