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"C'&eacute;tait notre premi&egrave;re messe ce matin (...) et on n'a vu que tr&egrave;s peu de membres de notre congr&eacute;gation", constate le pasteur, pendant qu'une de ses ouailles nettoie m&eacute;thodiquement un &agrave; un les si&egrave;ges de plastique blanc &eacute;parpill&eacute;s face &agrave; l'autel.
"Les gens ont peur", poursuit-il, "beaucoup ont h&eacute;sit&eacute; &agrave; venir, ils ont pr&eacute;f&eacute;r&eacute; attendre de voir comment les choses allaient tourner".
Ferm&eacute;es depuis neuf longues semaines au nom de la lutte contre la pand&eacute;mie de coronavirus, les &eacute;glises, mosqu&eacute;es et synagogues d'Afrique du Sud ont &eacute;t&eacute; autoris&eacute;es &agrave; rouvrir cette semaine, &agrave; la faveur d'un all&egrave;gement du confinement d&eacute;cr&eacute;t&eacute; par les autorit&eacute;s.
Pr&egrave;s de 80% des Sud-Africains se d&eacute;finissent eux-m&ecirc;me comme chr&eacute;tiens, le reste se partage pour l'essentiel entre musulmans, juifs ou hindous.
Malgr&eacute; les mesures de distanciation sociale et le port du masque impos&eacute;s dans tous les lieux de culte, cette rentr&eacute;e religieuse n'a pas fait recette dimanche dans les multiples petites &eacute;glises &eacute;vang&eacute;liques qui peuplent le coeur de la plus grande ville du pays.
Beaucoup ont pr&eacute;f&eacute;r&eacute; s'abstenir par pr&eacute;caution.
"Moi, je prie &agrave; la maison, Dieu m'entend aussi bien quand je prie chez moi avec ma famille", assure Gloria Msibi, 57 ans, "j'aime bien les &eacute;glises mais c'est trop dangereux d'&ecirc;tre enferm&eacute; dans un espace clos avec autant de monde autour de moi".
D&egrave;s vendredi pour la grande pri&egrave;re, les musulmans ont inaugur&eacute; les nouvelles r&egrave;gles d'acc&egrave;s &agrave; leur mosqu&eacute;e avec circonspection.&nbsp;
"C'&eacute;tait &eacute;tonnant aussi bien &eacute;motionnellement que spirituellement", a racont&eacute; Thauseen Karim, un &eacute;tudiant de 18 ans venu prier &agrave; la mosqu&eacute;e turque de Midrand, au nord de Johannesburg."C'est la premi&egrave;re fois qu'on fait &ccedil;a, c'est diff&eacute;rent, il faut qu'on s'adapte".

- "Messes en ligne" -

"C'&eacute;tait &eacute;trange", a confirm&eacute; Tunde Oladeji, un Nig&eacute;rian de 34 ans, apr&egrave;s le deuxi&egrave;me sermon du jour, "d'habitude on se tient les uns contre les autres, maintenant il faut qu'on laisse de l'espace entre nous".
"Mais c'est quand m&ecirc;me mieux d'&ecirc;tre ici qu'&agrave; la maison", a-t-il aussit&ocirc;t ajout&eacute;, "prier &agrave; la mosqu&eacute;e reste tr&egrave;s sp&eacute;cial".
Avec pr&egrave;s de 46.000 cas et 952 morts recens&eacute;s depuis le d&eacute;but du mois de mars, l'Afrique du Sud est le pays d'Afrique subsaharienne le plus touch&eacute; par le Covid-19.
Frein&eacute;e pendant deux mois par un strict confinement, la propagation s'est acc&eacute;l&eacute;r&eacute;e depuis que le gouvernement a d&eacute;cid&eacute; de desserrer l'&eacute;treinte sur l'&eacute;conomie du pays, d&eacute;j&agrave; en r&eacute;cession avant la crise sanitaire.
Priv&eacute;s pendant deux mois de leurs lieux de cultes, les croyants ont largement opt&eacute; pour les offices virtuels.
"J'ai regard&eacute; pas mal de messes en ligne.Au d&eacute;but c'&eacute;tait un peu bizarre mais je m'y suis habitu&eacute;", raconte Ntokozo Zulu, une chr&eacute;tienne pratiquante de 22 ans."C'&eacute;tait le meilleur moyen de rester en contact avec Dieu.On en avait tous besoin pendant cette p&eacute;riode difficile".
Malgr&eacute; cette longue p&eacute;riode d'abstinence liturgique traditionnelle, certaines &eacute;glises ont pr&eacute;f&eacute;r&eacute;, par pr&eacute;caution, ne pas reprendre imm&eacute;diatement leurs offices.
Dans un courrier &agrave; ses fid&egrave;les et &agrave; ses pr&ecirc;tres, l'archev&ecirc;que de l'Eglise anglicane, Thabo Makgoba, a estim&eacute; que "l'heure des c&eacute;l&eacute;brations n'est pas encore venue" et renvoy&eacute; leur reprise &agrave; au moins un mois ou deux.
A l'appui de sa d&eacute;cision, il a cit&eacute; l'&acirc;ge moyen de ses fid&egrave;les et de ses pasteurs, souvent sup&eacute;rieur &agrave; 60 ans et donc plus fragiles face au Covid-19, ainsi que les difficult&eacute;s pratiques &agrave; limiter &agrave; 50 le nombre des participants &agrave; chacun de ses offices.
La plus importante congr&eacute;gation d'Afrique du Sud, l'Eglise chr&eacute;tienne de Sion, elle aussi a report&eacute; sine die sa rentr&eacute;e.

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