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Le bilan en Guinée équatoriale continue de s'alourdir mardi avec une centaine de morts et plus de 600 blessés, deux jours après les explosions qui ont ravagé un camp de l'armée et d'innombrables maisons, le président accusant les militaires de négligences coupables.

L'inamovible Teodoro Obiang Nguema, qui dirige ce petit &Eacute;tat d&rsquo;Afrique centrale d'une main de fer depuis 42 ans en s'appuyant notamment sur l'arm&eacute;e, a bl&acirc;m&eacute; &agrave; nouveau les responsables du camp de Nkoa Ntoma de la capitale &eacute;conomique Bata d'avoir stock&eacute; les explosifs &agrave; l'origine dimanche des d&eacute;flagrations meurtri&egrave;res si pr&egrave;s de quartiers d'habitations.
Sept cadavres ont &eacute;t&eacute; extirp&eacute;s des ruines mardi, portant le bilan provisoire &agrave; 105 morts et 615 bless&eacute;s, a annonc&eacute; la t&eacute;l&eacute;vision d'Etat Tvge, ajoutant que les chances de retrouver vivantes de nombreuses victimes ensevelies s'amenuisaient 48 heures apr&egrave;s les explosions.&nbsp;
La veille, les secouristes avaient retrouv&eacute; vivants "plus de 60 personnes bloqu&eacute;es sous les d&eacute;combres", selon le gouvernement, dont deux enfants &acirc;g&eacute;s de 3 et 4 ans.
D&egrave;s dimanche soir, le pr&eacute;sident Obiang avait annonc&eacute; une enqu&ecirc;te pour d&eacute;terminer les responsabilit&eacute;s, r&eacute;v&eacute;lant que le sinistre avait pour origine un feu d'&eacute;cobuage mal ma&icirc;tris&eacute; d'un fermier &agrave; proximit&eacute; des stocks d'explosifs et de munitions du camp.Il avait accus&eacute; d&eacute;j&agrave; les responsables du camp de "n&eacute;gligences".

- "Imprudence" -

Dans une interview &agrave; la Tvge diffus&eacute;e mardi, le chef de l&rsquo;&Eacute;tat a enfonc&eacute; le clou.
Les responsables du camp "ont vraiment commis une imprudence, ou c'est de la malveillance pour des gens cens&eacute;s conna&icirc;tre les effets des explosions de la dynamite, qui normalement (...) se stocke tr&egrave;s loin de toute population et sous la terre, et non pas, comme cela &eacute;tait le cas, dans un lieu ouvert et pr&egrave;s de la population", a-t-il dit.
Les tr&egrave;s puissantes d&eacute;flagrations, espac&eacute;es de longues minutes en plein apr&egrave;s-midi, ont litt&eacute;ralement ravag&eacute; les &eacute;difices du camp abritant des militaires des forces sp&eacute;ciales et des gendarmes, ainsi que leurs familles, et &eacute;ventr&eacute; ou aplati d'innombrables maisons des quartiers environnants.&nbsp;
"Bata est calme ce matin mais les gens continuent d'envoyer leurs familles dans les villages &agrave; l'int&eacute;rieur du pays, car ils estiment que les explosions de dimanche &eacute;taient une alerte et que le pire pourrait arriver", a assur&eacute; mardi &agrave; l'AFP par t&eacute;l&eacute;phone un habitant, Pastor Oyono.&nbsp;

- aide internationale -

La ville de Bata abrite environ 800.000 des quelque 1,4 million d'habitants de ce petit &Eacute;tat riche de son p&eacute;trole et de son gaz mais o&ugrave; la grande majorit&eacute; de la population vit sous le seuil de pauvret&eacute;.
Ce port, sur la partie continentale du pays, dans le Golfe de Guin&eacute;e, est &eacute;galement litt&eacute;ralement coup&eacute; de la capitale Malabo, situ&eacute;e sur l'&icirc;le de Bioko: depuis plusieurs semaines, les autorit&eacute;s ont suspendu toutes les liaisons a&eacute;riennes et maritimes pour ralentir la propagation du coronavirus.Depuis le drame, seuls des avions militaires et du gouvernement font le trajet.&nbsp;
La Guin&eacute;e &eacute;quatoriale est l'un des pays les plus ferm&eacute;s d'Afrique, voire du monde, r&eacute;guli&egrave;rement accus&eacute; par les organisations internationales d'atteintes aux droits humains.Et les mises en cause de la toute puissante arm&eacute;e n'y sont pas monnaie courante.
Le pr&eacute;sident Obiang, qui d&eacute;tient &agrave; 78 ans le record mondial de long&eacute;vit&eacute; en tant que pr&eacute;sident encore en vie, ainsi que son clan, appuient leur pouvoir sur l'arm&eacute;e, dont tous les hauts grad&eacute;s sont issus de leur famille ou de leur tribu des Essangui.
Le vice-pr&eacute;sident charg&eacute; de la D&eacute;fense et de la S&eacute;curit&eacute;, Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnomm&eacute; Teodorin, est le fils du chef de l'Etat et pr&eacute;sent&eacute; comme son dauphin.
Depuis dimanche, il est d'ailleurs omnipr&eacute;sent &agrave; Bata et film&eacute; &agrave; l'envi par la Tvge sur les ruines comme dans les h&ocirc;pitaux.
Ce pays &agrave; l'&eacute;conomie s&eacute;rieusement en berne en raison de la chute des cours des hydrocarbures depuis 2014, dont elle d&eacute;pend &agrave; 90%, a consacr&eacute; 95 milliards de francs CFA &agrave; la D&eacute;fense (140 millions d'euros) dans son budget 2020 contre 59 milliards &agrave; l'&Eacute;ducation (90 millions d'euros).
Mais pr&eacute;sident et vice-pr&eacute;sident multiplient depuis deux jours les appels &agrave; l'aide internationale pour surmonter le drame de Bata.
L'Espagne, l'ancienne puissance coloniale, a annonc&eacute; qu'un avion d'aide partirait de Madrid pour atterrir mercredi &agrave; Bata charg&eacute; de m&eacute;dicaments et de mat&eacute;riel m&eacute;dical.L'ambassade des &Eacute;tats-Unis a annonc&eacute; mardi que Washington envoyait des experts pour aider "le gouvernement dans ses efforts d'&eacute;valuation des d&eacute;g&acirc;ts et de reconstruction".

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