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Guinée équatoriale: au moins 20 morts et 600 blessés dans des explosions de dépôts militaires

Au moins 20 personnes ont été tuées et 600 blessés dimanche en Guinée équatoriale dans quatre explosions accidentelles de dépôts d'armes et munitions d'un camp militaire qui ont également littéralement rasé plusieurs quartiers d'habitations.

Le pr&eacute;sident Teodoro Obiang Nguema, qui dirige ce petit pays d'Afrique centrale d'une main de fer depuis pr&egrave;s de 42 ans, a accus&eacute; des fermiers d'avoir laiss&eacute; se propager un feu d'&eacute;cobuage mal ma&icirc;tris&eacute; et les militaires charg&eacute;s de surveiller l'arsenal de "n&eacute;gligence".
Dans un rayon impressionnant autour de ce camp &agrave; Bata, la capitale &eacute;conomique, les maisons et autres immeubles ont &eacute;t&eacute; &eacute;ventr&eacute;s, aplatis et d'&eacute;normes parpaings de b&eacute;ton jonchent les rues sur des centaines de m&egrave;tres, selon des images de la t&eacute;l&eacute;vision d'Etat TVGE.
De nombreux enfants, des femmes, des hommes et des vieillards fuyaient, parfois port&eacute;s ou en claudiquant, un paysage de d&eacute;solation encore envelopp&eacute; d'&eacute;paisses volutes de fum&eacute;e et de poussi&egrave;re apr&egrave;s au moins quatre terrifiantes d&eacute;flagrations espac&eacute;es de longues minutes.
Dans un h&ocirc;pital de Bata, de tr&egrave;s nombreux bless&eacute;s, certains allong&eacute;s &agrave; m&ecirc;me le sol est sous perfusion, ont re&ccedil;u de premiers soins dans une ambiance de chaos, toujours selon les images de la TVGE.

- "N&eacute;gligence" -

"La ville de Bata a &eacute;t&eacute; victime d'un accident provoqu&eacute; par la n&eacute;gligence de l'unit&eacute; charg&eacute;e de garder les d&eacute;p&ocirc;ts de dynamite, d'explosifs et de munitions du camp militaire de Nkoa Ntoma, lesquels ont pris feu &agrave; cause des br&ucirc;lis allum&eacute;s dans leurs champs par les fermiers qui ont finalement fait exploser successivement ces d&eacute;p&ocirc;ts", a d&eacute;taill&eacute; M. Obiang Nguema, qui d&eacute;tient, &agrave; 78 ans, le record mondial de long&eacute;vit&eacute; pour un pr&eacute;sident actuellement en vie.Il avait &eacute;voqu&eacute; 17 morts et 500 bless&eacute;s mais le minist&egrave;re de la D&eacute;fense a &eacute;tabli un nouveau bilan en fin de soir&eacute;e: au moins 20 morts et 600 bless&eacute;s.
Selon un communiqu&eacute; du minist&egrave;re, "les explosions (...) de munitions de gros calibre" ont provoqu&eacute; des "ondes de choc qui ont d&eacute;truit totalement de nombreuses maisons avoisinantes".La ville de Bata abrite environ 800.000 des quelque 1,4 million d'habitants de ce petit Etat riche de son p&eacute;trole et de son gaz mais o&ugrave; la grande majorit&eacute; de la population vit sous le seuil de pauvret&eacute;.
Le camp militaire du quartier de Nkoa Ntoma abrite notamment des &eacute;l&eacute;ments des forces sp&eacute;ciales et de la gendarmerie.
Selon un tweet du minist&egrave;re de la Sant&eacute;, de nombreux habitants des quartiers environnants doivent encore se trouver sous les d&eacute;combres de leurs maisons ou immeubles.La TVGE montrait en boucle des images de civils et de pompiers extrayant des enfants et des adultes d'amas de b&eacute;ton et de ferrailles.

- Appel &agrave; l'aide -

Le chef de l'Etat a ordonn&eacute; une enqu&ecirc;te&nbsp;et "lanc&eacute; un appel &agrave; la communaut&eacute; internationale &agrave; soutenir la Guin&eacute;e &eacute;quatoriale dans ces moments rendus encore plus difficiles par la conjonction de la crise &eacute;conomique due &agrave; la chute des prix du p&eacute;trole et de la pand&eacute;mie de Covid-19".
Durant quelques heures, les communications t&eacute;l&eacute;phoniques entre Bata, un port situ&eacute; sur la partie continentale du pays, et la capitale Malabo, sur l'&icirc;le de Bioko, &eacute;taient difficiles voire impossibles.&nbsp;
Le vice-pr&eacute;sident en charge de la D&eacute;fense et de la S&eacute;curit&eacute;, Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnomm&eacute; Teodorin, le fils du pr&eacute;sident, pr&eacute;sent&eacute; comme son dauphin, est apparu sur la TVGE arpentant les d&eacute;combres entour&eacute; d'une poign&eacute;e de ses habituels gardes du corps isra&eacute;liens.
La Guin&eacute;e &eacute;quatoriale est l'un des pays les plus ferm&eacute;s du continent sinon du monde et le r&eacute;gime de Teodoro Obiang Nguema est r&eacute;guli&egrave;rement accus&eacute; d'atteintes aux droits humains par ses opposants et des organisations internationales.
Malabo affirme avoir d&eacute;jou&eacute; en d&eacute;cembre 2017 une tentative de coup d'Etat pour laquelle la justice de ce pays a condamn&eacute;, le 1er juin 2019, 130 personnes &agrave; des peines de prison de 3 &agrave; 96 ans, la moiti&eacute; par contumace.
Le pouvoir accusait un groupe de mercenaires &eacute;trangers d'avoir voulu attaquer, le 24 d&eacute;cembre 2017, le chef de l'Etat&nbsp;qui se trouvait dans un de ses palais proche des fronti&egrave;res entre le Gabon, la Guin&eacute;e &eacute;quatoriale et le Cameroun.Le 27, une trentaine d'hommes arm&eacute;s avaient &eacute;t&eacute; arr&ecirc;t&eacute;s par la police camerounaise &agrave; la fronti&egrave;re, Malabo les accusant d'&ecirc;tre les meneurs de cette tentative de putsch.

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