RDC: 10 morts et plus de 100 disparus dans l'attaque d'une embarcation (autorités locales)

Dix personnes sont mortes et plus d'une centaine d'autres sont portées disparues après l'attaque cette semaine d'une embarcation par des hommes armés sur le fleuve Congo, dans une région de l'ouest de la RDC en proie à des violences communautaires, a appris l'AFP auprès d'autorités locales.

AFRICA RADIO

17 mars 2023 à 18h21 par AFP

"Des assaillants armés ont attaqué mardi une baleinière" au niveau du village Kaba-École dans le territoire de Kwamouth, dans la province de Mai-Ndombe, a déclaré à l'AFP Rita Bola, gouverneur de cette province, sans pouvoir préciser le bilan ni les raisons de l'attaque. Les "baleinières" sont des sortes de péniches, souvent surchargées, utilisées pour le transport de passagers et de marchandises. Selon Pius Makina, administrateur du territoire de Kwamouth, le bateau transportait plus de 200 personnes, un chiffre impossible à confirmer faute d'enregistrement précis des passagers. Lorsqu'ils ont vu arriver les assaillants, qui étaient à bord d'une pirogue à moteur, "les passagers ont eu peur et plus de 100 se sont jetés à l'eau. Ils ont disparu", a précisé l'administrateur. Selon lui, les corps de dix victimes ont été retrouvés. Pierre Zungulu, un notable de Kwamouth, a dit de son côté avoir vu 22 rescapés. L'embarcation, en provenance de la capitale Kinshasa, se rendait à Mbandaka dans la région de l'Équateur, toujours dans l'ouest, selon les différentes sources. Le territoire de Kwamouth est en proie à des violences communautaires ayant démarré en juin dernier autour d'un conflit foncier entre les Teke, qui se considèrent comme originaires et propriétaires des villages situés le long du fleuve Congo sur une distance d'environ 200 kilomètres, et les Yaka, venus s'installer après eux. Les violences, qui se sont ensuite étendues à la province voisine du Kwilu, ont fait au moins 180 morts, selon le gouvernement de Kinshasa. Les Nations unies ont chiffré à plusieurs dizaines de milliers le nombre de déplacés, chassés de leurs villages par le conflit et dont certains ce sont réfugiés au Congo-Brazzaville voisin. Après une accalmie, les violences ont repris au début de ce mois, quand au moins 15 personnes ont été tuées dans l'attaque de deux villages par des hommes armés. Environ 200 personnes avaient alors fui la zone.