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RDC : MSF déplore un manque de coordination de l'aide aux déplacés

L'organisation Médecins Sans Frontière (MSF) a déploré mardi le "manque de coordination" dans la réponse humanitaire dans une région troublée et reculée de l'est de la République démocratique du Congo où, selon l'ONG, plus de 150.000 déplacés ont un besoin urgent d'assistance.

AFRICA RADIO

14 mars 2023 à 17h51 par AFP

Dans le territoire de Lubero, au nord de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, plus de 150.000 personnes, qui ont fui les combats entre l'armée congolaise et la rébellion du M23, vivent dans le "dénuement le plus total", déplore dans un communiqué MSF, qui "appelle les acteurs humanitaires à se mobiliser dans les plus brefs délais". MSF dit constater "une lenteur difficilement explicable dans la réponse humanitaire, marquée par un manque de coordination et ce malgré des financements disponibles et la présence de très nombreuses organisations à Goma". Selon MSF, l'aide à destination du Nord-Kivu est focalisée sur la capitale provinciale. Mais "les habitants et les déplacés des zones reculées" restent "livrés à eux-mêmes et ne reçoivent aucune aide", selon Caroline Seguin, coordinatrice des opérations d'urgence pour MSF au Nord-Kivu. Les besoins "sont immenses", a indiqué Mme Seguin. "Notre aide ne suffira pas. Aujourd'hui, nous appelons l'ensemble des acteurs humanitaires à se mobiliser pour organiser l'acheminement de l'aide à cette population en détresse", demande MSF. Les combats viennent compliquer l'accès à cette région enclavée. Fin février, les Nations unies ont annoncé la suspension des vols humanitaires après des tirs contre un de leurs hélicoptères. Depuis, l'accès au territoire de Lubero est devenu plus compliqué, note MSF. Les tentatives de l'AFP pour joindre d'autres acteurs humanitaires dans la région n'ont pas abouti immédiatement. La rébellion M23 a repris les armes en novembre 2021 et s'est emparée depuis de vastes pans de territoire au nord et au nord-ouest de Goma. Selon l'ONU, les combats ont provoqué en un an le déplacement de quelque 800.000 personnes. La RDC accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce que dément Kigali.