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RDC: une trentaine de morts en 2 jours en Ituri dans des attaques de présumés ADF (sources locales)

Une trentaine de personnes ont été tuées dimanche et lundi dans des attaques de villages d'Ituri (nord-est de la République démocratique du Congo) attribuées aux rebelles ADF (Forces démocratiques alliées), a-t-on appris de sources locales.

AFRICA RADIO

11 avril 2022 à 19h36 par AFP

Depuis dimanche, "les rebelles s'en sont pris à la population" dans deux villages des alentours de Komanda: Mangusu, où 17 civils sont morts, Shauri Moya (9 morts), ainsi qu'au niveau d'un pont sur la rivière Ituri (4 morts), a détaillé David Beiza, président de la Croix-rouge du territoire d'Irumu. Le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), un groupe de chercheurs présents dans les zones de conflits dans l'est de la RDC, a fait état en fin de journée sur Twitter d'"au moins 18 civils tués au village Mangusu (...) ce lundi". "Les ADF sont soupçonnés", a ajouté le KST, qui ne confirmait pas à ce stade les bilans des autres attaques signalées de sources locales. "Les ADF sont en débandade après des affrontements avec les Forces armées de RDC (FARDC)", a ajouté le responsable de la Croix-rouge, qui ne s'était pas rendu sur place mais disait tenir ses informations de ses équipes sur le terrain. "Depuis hier, nous avons entendu des tirs d'armes légères et lourdes vers Mangusu et Shauri Moya", a confirmé Daniel Herabo, président de la société civile de la "chefferie" (entité administrative) de Basili. Selon lui, les rebelles sont d'abord entrés, dimanche, dans Shauri Moya puis, lundi matin, dans Mangusu. "Là, les corps de certaines des 17 victimes sont ligotés, d'autres égorgés, d'autres tués par balles", a précisé M. Herabo, qui n'est pas non plus allé sur place. Selon lui, les combats entre les ADF et les FARDC se poursuivaient lundi après-midi. Les villages attaqués sont situés à une dizaine de km de l'endroit où 14 civils ont été tués jeudi et vendredi derniers dans leurs champs par de présumés rebelles ADF, dans la chefferie voisine de Walese Vonkutu. Le territoire d'Irumu, dans le sud de l'Ituri, est situé à la frontière avec la province du Nord-Kivu. La région, en proie aux violences de groupes armés depuis plus de 25 ans, est la cible de fréquentes attaques sanglantes du groupe ADF, présenté par l'organisation jihadiste Etat islamique comme sa branche en Afrique centrale. Depuis fin novembre, après des attentats en Ouganda dont les ADF ont été accusées, l'armée ougandaise mène contre ce groupe rebelle une opération dans l'est de la RDC, conjointement avec l'armée congolaise. L'Ituri et le Nord-Kivu sont depuis près d'un an sous état de siège, une mesure exceptionnelle qui a remplacé l'administration civile par l'armée et la police mais n'est pas parvenue jusqu'à présent à ramener la paix. Le Premier ministre de RDC, Jean-Michel Sama Lukonde, à la tête d'une délégation de plusieurs ministres, a entamé lundi à Goma (Nord-Kivu) un déplacement dans les deux provinces destiné notamment à faire le point de l'état de siège.