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Soudan du Sud: le Conseil de sécurité de l'ONU prolonge l'embargo sur les armes

Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé mardi d'un an l'embargo sur les armes et les sanctions individuelles imposées depuis 2018 au Soudan du Sud, déchiré par la violence et la misère.

AFRICA RADIO

30 mai 2023 à 17h21 par AFP

La résolution rédigée par les Etats-Unis et adoptée par dix voix pour, cinq pays s'abstenant, s'inquiète de "la poursuite de l'intensification de la violence, prolongeant la crise politique, sécuritaire, économique et humanitaire dans une large partie du pays" et appelle les parties à "éviter de replonger dans un conflit généralisé". Elle prolonge pour un an, jusqu'au 31 mai 2024, l'embargo sur les armes. Le texte introduit toutefois un assouplissement permettant désormais que le transfert de matériel militaire non létal destiné à la mise en oeuvre de l'accord de paix de 2018, permis depuis un an, soit possible sans notification préalable. Cinq membres du Conseil de Sécurité (Chine, Russie, Ghana, Gabon et Mozambique) se sont abstenus. Les trois pays africains ont notamment estimé que ces sanctions étaient contreproductives et ne reflétaient pas les progrès accomplis par le Soudan du Sud. "Permettez moi de réitérer l'objection de mon pays à la résolution adoptée, faite de mauvaise foi et avec de mauvaises intentions", a réagi de son côté l'ambassadeur du Soudan du Sud Akuei Bona Malwal. "C'est contreproductif et a un impact humanitaire négatif sur les citoyens que les soutiens (de la résolution) assurent vouloir protéger", a-t-il ajouté, dénonçant une "ingérence éhontée dans les affaires domestiques" de son pays. Dans son dernier rapport en avril, le panel d'experts mis en place par le Conseil de sécurité avait rapporté l'importation de véhicules militaires qu'il considérait comme une "violation de l'embargo". De 2013 à 2018, ce pays de 12 millions d'habitants a été en proie à une guerre civile sanglante entre les partisans des deux leaders ennemis Salva Kiir et Riek Machar, qui a fait 380.000 morts. Malgré un accord de paix signé en 2018, les violences perdurent et le pays comptait en avril 2,3 millions de déplacés internes, selon les chiffres du bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).