Lutte anti-corruption au Ghana : John Mahama sanctionne lourdement plusieurs ministres

Actus. Au Ghana, le président John Mahama a sanctionné plus de 40 hauts responsables pour n’avoir pas déclaré leur patrimoine, dans le cadre d’un nouveau code de conduite visant à éradiquer la corruption.

Lutte anti-corruption au Ghana : John Mahama sanctionne lourdement plusieurs ministres
John Mahama a décidé de sanctionner plusieurs ministres et collaborateurs qui n'ont pas déclaré leur patrimoine. - Chatham House - Wikicommons

Au Ghana, le président John Mahama a annoncé lundi 5 mai avoir sanctionné plus de 40 membres de son gouvernement et collaborateurs pour ne pas avoir respecté l’obligation de déclaration de patrimoine. Cette décision marque le lancement officiel de son ambitieux plan de lutte contre la corruption, au cœur de sa nouvelle présidence entamée en janvier.

La sanction : quatre mois de salaire

Les personnes concernées devront verser l’équivalent de quatre mois de salaire : trois mois à titre de sanction et un mois sous forme de don au Ghana Medical Trust Fund, un fonds public surnommé Mahama Cares ("Mahama se soucie").

"Si, à la fin de la journée du 7 mai, certains n'ont toujours pas déclaré leurs avoirs, ils seront démis de leurs fonctions", a averti le président lors d’un discours au palais présidentiel à Accra.

La liste des personnes sanctionnées n’a pas été rendue publique, mais les mesures s’appliquent à tous les responsables politiques, y compris les ministres, les députés, le personnel présidentiel… et Mahama lui-même.

Un code d’éthique inédit au Ghana

Le nouveau code de conduite interdit également les conflits d’intérêts, l’achat de biens publics par des responsables en poste, les cadeaux d’une valeur supérieure à 20 000 GHS (1 450 dollars), et encadre strictement les voyages officiels.

Un portail en ligne anonyme est en cours de création pour permettre aux citoyens de dénoncer les violations.

Cette campagne de moralisation intervient dans un contexte économique tendu. Le Ghana a fait défaut sur sa dette en 2023 et tente de restaurer la confiance, alors que les scandales de corruption ont marqué les précédents mandats, notamment celui de Nana Akufo-Addo.

Lire aussi. Ghana: le président John Dramani Mahama suspend la présidente de la Cour suprême

Des ONG saluent déjà une avancée. "Il s’agit de l’un des cadres éthiques les plus applicables jamais annoncés par un président ghanéen", salue Emmanuel Wilson Jr, de l’organisation Crusaders Against Corruption.

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