En Centrafrique, le directeur de publication du Quotidien de Bangui, Landry Ulrich Ngema Ngokpele a été inculpé mercredi pour "diffusion d'informations" visant "à causer des troubles à l'ordre public".
Son arrestation "arbitraire", jeudi dernier, est la conséquence de la publication d'un article le 22 avril annonçant la présence de l'ancien président François Bozizé à Bangui fin avril, selon ses confrères. "Si son arrestation est effectivement liée à l'exercice de son métier, nous invoquerons la loi sur la dépénalisation des délits de presse", a avancé son avocat Me Roger Lotomon.
M. Ngokpele, également poursuivi pour "incitation à la haine contre le gouvernement", doit être présenté devant la justice pour une première audition lundi a indiqué Mathieu Bana Bibi, doyen des juges du tribunal de grande instance de Bangui. Landry Ulrich Ngema Ngokpele est au deuxième jour d'une grève de la faim, a rapporté le vice-président de l'Union des journalistes centrafricains, Jean-Fernand Koena, qui lui a rendu visite sur son lieu de détention. “ Il y a un acharnement judiciaire contre lui” déclare ce dernier.
#Centrafrique
— LANOCA (@LANOCA7) May 12, 2025
Les #journalistes de Centrafrique🇨🇫 demande la libération immédiate et sans condition du directeur de la publication du journal " #Le_Quotidien_de_Bangui", Landry Ulrich Nguema Ngokpélé, arrêté depuis le 8 mai 2025 à #Bangui pic.twitter.com/8Cyt3jRtP9
Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Maxime Balalou, a déclaré qu'un journaliste ne devait pas écrire "des informations susceptibles de provoquer des troubles", lors de la célébration de la journée de la liberté de la presse mercredi.
En 2025, la République centrafricaine occupe la 72e place (sur 180) au classement annuel de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse dans le monde. La liberté d'expression reste une source d'inquiétude dans ce pays qui a été le théâtre d'une guerre civile meurtrière, déclenchée en 2013 lorsque l'alliance rebelle dominée par les musulmans, la Séléka, a renversé le président François Bozizé. Ce dernier a mobilisé des milices d'autodéfense majoritairement chrétiennes et animistes, les anti-balakas, pour tenter de reprendre le pouvoir "Les journalistes qui sont critiques du pouvoir sont aujourd'hui menacés" déclare Jean-Fernand Koena.
Ecoutez Jean-Fernand Koena
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