Le Kenya a officiellement reconnu avoir "coopéré" avec l'Ouganda dans l'enlèvement sur son territoire de l'un des principaux opposants ougandais, Kizza Besigye. Ce dernier, âgé 68 ans, est l'ancien médecin personnel du président ougandais Yoweri Museveni. Il est dans le collimateur du gouvernement depuis son ralliement à l'opposition il y a 25 ans.
Une coopération controversée
Enlevé en novembre dernier lors d'un déplacement au Kenya, Kizza Besigye avait réapparu en Ouganda, où il avait d'abord été traduit devant une cour martiale pour trahison avant que son dossier ne soit transféré à un tribunal civil en février. Questionné à ce sujet mardi soir sur la chaîne télévisée Citizen TV, le ministre kényan des Affaires étrangères Musalia Mudavadi a admis que Nairobi avait "coopéré avec les autorités ougandaises".
"Nous devons être en partenariat avec les États d'Afrique de l'Est et parfois, nous devons gérer ces relations très soigneusement pour l'intérêt national", a-t-il justifié. "Il n'avait pas dit qu'il demandait l'asile. S'il l'avait dit, son traitement aurait peut-être été différent", a-t-il ajouté.
Une détention illégale
Kizza Besigye avait mené pendant 10 jours une grève de la faim en février en Ouganda pour dénoncer sa "détention illégale". Mercredi 21 mai, un tribunal de Kampala a repoussé au 29 mai une audience demandée par ses avocats dans le cadre de son procès pour trahison.
"Il y a une tendance de la part du tribunal à continuer d'ajourner cette affaire et à refuser la possibilité d'obtenir une libération sous caution", a dénoncé son avocat ougandais Erias Lukwago. "Pour qu'un tribunal continue à repousser l'affaire, cela équivaut à une injustice", a déclaré Martha Karua, l'avocate kényane de l'opposant.
Une répression politique
Les Nations unies et plusieurs organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude concernant la répression de l'opposition en Ouganda à l'approche de l'élection présidentielle prévue en 2026. Kizza Besigye est poursuivi pour complot "par la force des armes pour renverser le gouvernement de l'Ouganda".
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